Misound est le projet de
Marco Iavarone, artiste romain pluridisciplinaire œuvrant en tant que compositeur, sound designer et ingénieur du son depuis plus de dix ans.
Après de nombreuses collaborations dans des milieux aussi variés que la vidéo, les musiques de films et/ou expérimentales, l'Italien met ses compétences de musicien (guitare acoustique et batterie) et de producteur au service d'un premier album
Stanze Di Te signé chez le tout jeune et prometteur label japonais
Slow Flow Rec (un nouveau
Celer est en gestation chez eux). Neuf titres ambient pour autant de poèmes mélancoliques en mouvement.
Flottant sur des atmosphères issues de sources diverses et variées - fields recordings, voix spectrales et hypnotiques, piano, violons et percussions - ces orchestrations complexes et organiques embrassent des textures électroniques au grain léger et monochrome (le bien nommé
The Gates).
D'inspiration classique, chaque titre regorge d'images toutes aussi traditionnelles sautant spontanément aux yeux (le traitement et l'enregistrement en prise directe y est certainement pour beaucoup). Paysages balayés par les éléments hostiles, promenade spleenétique et déchirures amoureuses sont les photos sépias que l'on glane à l'écoute de cet album plutôt facile à qualifier : tout simplement beau.
Et c'est, à l'heure de ce billet, tout ce dont on avait besoin : un disque à la ligne claire, sans rugosité ni docilité, qui tout en allant à l'essentiel, touche et ne perd en rien de sa puissance de transport (l'enchaînement
Giorni Vuoti/
Se Non Lo Sai, dix minutes de ravissement introspectif).
Dressant alors les contours d'un monde au romantisme noir assumé (l'introductif
Sonno donne le ton),
Misound, en se livrant ainsi, poussera, c'est certain, les plus renfrognés vers d'insondables moments de rêveries. De celles immanquablement résurgentes, dont on caresse les stigmates, immobile les yeux embués, rivés au plafond...seul(e) dans la chambre d'un(e) autre.
Chroniqué par
Yvan
le 20/08/2009