Entré en grande pompe sur la scène musicale grâce à sa signature chez
Ninja Tune,
Yppah, alias
Joe Corrales, avait fait plutôt bonne impression en 2006 avec
You are beautiful at all times. Cet enfant du rock, bercé au son des guitares, revient quelques années plus tard avec un nouvel opus de ce que l’on pourrait communément appeler du « rock électronique. »
Sur son premier essai,
Yppah offrait un repas similaire. Une musique aux vieilles influences, comme les guitares de
They know what ghost know évoquant d’abord
The Beatles avant que les claviers ne plongent l’auditeur dans l’univers des
Doors. Plus électronique certes, plus léger en un sens, mais tout aussi chargé. Les claviers, usant d’un son très analogique, rappellent, comme sur
You are beautiful at all times, un certain
Kettel période
My Dogan.
Joe Corrales peut néanmoins se vanter de proposer un son nouveau, frais, qui, malgré ses nombreuses influences, présente un rendu unique.
Les aspects sont pourtant trompeurs. Le dîner est servi à la sauce rock et son trio d’ingrédients indispensables : basse, batterie, guitare. Equilibré, mais au goût trop prononcé. Les arpèges de guitare par exemple, dont
Alias a fait sa brillante recette, sont étouffés par la rondeur de la basse et les boucles de batterie.
Il manque à l’album un petit répit, un trou normand aidant à la digestion.
Shutter speed et
The moon Scene 7 pourrait prétendre au titre mais interviennent trop tôt dans l’album. Ce dernier apparaît certainement comme l’un des morceaux les plus réussis de l’album. Il dégage une ambiance plus décontractée, plus aérienne, grâce un tempo légèrement plus lent et quelques impulsions. Un sentiment de progression, de variation du rythme. Très agréable, car plutôt rare chez
Yppah.
Comme sur le premier album, je reprocherais l’omniprésence de la basse, trop ronde, trop marquée à mon goût, et qui finit par fatiguer, par lasser, et parfois même par vous filer un vilain mal de crâne. A n'en pas douter, le repas demeure agréable et l'addition paraît salée.
Chroniqué par
Camille
le 07/07/2009