Accueil | dMute

Kettel

: Myam James Part 2



sortie : 2009
label : Sending Orbs
style : IDM

Tracklist :
01/ Kingscourt Imp
02/ Shinjuku Inn
03/ Michael Space Airlines
04/ Cherie
05/ Pers Patrys
06/ Boekebaas (Opkop)
07/ You Understand This Night?
08/ Nicola
09/ Sentiment
10/ Song From Toverpeeks
11/ Begg

Myam James Part 2 devait succéder, en toute logique, à Myam James Part 1. Mais Kettel n'a finalement gardé de son précédent album que le nom. Ce nouvel opus n'est donc pas à voir comme un prolongement du premier, mais bien comme un nouvel album à part entière, avec son propos propre et une personnalité bien caractéristique. Remarquez, beaucoup d'artistes ne se donnent pas la même peine, se contentant de distiller les mêmes ingrédients au grès de leurs différentes productions. Ce n'est pas le cas de Kettel. Kingscourt Imp offre bien un son qui, même s'il s'est amélioré avec le temps, n'est pas très différent des travaux antérieurs de Kettel. Mais tout de suite après, Shinjuku Inn laisse entrevoir une approche foncièrement différente. Kettel y propose une pièce au piano, presque nue ; juste accompagnée de quelques bruits domestiques, des chants d'oiseaux, et quelques sonorités électroniques. Plus tard, sur Michael Space Airlines, on croirait reconnaître une balade d'Xploding Plastix, avec sa rythmique jazzy, son piano, et sa guitare. Cet album s'annonce alors résolument plus acoustique que les autres. Le fait que Kettel ait fait appel à Benn Jordan (l'homme derrière The Flashbulb) pour son mastering n'est sûrement pas innocent.

Le mastering, rappelons-le, est censé mieux faire sonner un travail fini. Même s'il peut en modifier la texture, apporter une puissance au son, il n'en constitue malgré tout qu'un élément mineur. Le fait que Benn Jordan se soit occupé du mastering de Myam James Part 2 n'a donc pas rendu cet album plus acoustique qu'il n'aurait dû l'être, mais il trahit sûrement, dans une certaine mesure, l'influence qu'a eu The Flashbulb sur Kettel. Myam James Part 2 est, à l'instar du Soundtrack To A Vacant Life de The Flashbulb, un album qui fait la part belle aux parties instrumentales. Or, il n'est pas rare de voir un artiste confier le mastering de son album à un producteur qui, s'il ne l'a pas directement influencé, a travaillé sur d'autres projets dont ce premier tente de rapprocher le son. Nous avons une raison de penser que la composante instrumentale de Myam James Part 2 ne soit pas le résultat d'une évolution hasardeuse, mais bien celui d'un choix inspiré. Notons qu'au printemps 2008, alors que Kettel pose les bases du futur Myam James Part 2, Soundtrack To A Vacant Life vient tout juste de sortir. Peut-être que Kettel, en le découvrant, ait alors voulu donner à ses travaux cette touche qu'on lui découvre aujourd'hui.

Quoiqu'il en soit, nous trouvons toujours sur Myam James Part 2 les ingrédients qui ont fait le succès du hollandais : des mélodies élaborées, des sonorités héritées de l'acid, un IDM rappelant vaguement celui de Plaid, Jega, ou µ-ziq. Mais le désir de changement de Kettel nous vaut le plaisir d'écouter un travail nettement plus riche. Les compositions au piano viennent agrémenter l'album d'interludes dont il devient difficile de se passer. Kettel balaie ainsi ce défaut qu'on lui a souvent reproché. Au lieu de bons morceaux et d'autres moyens, il ne garde plus que les bonnes cartes, complétant son jeu en piochant d'autres couleurs. C'est là qu'on découvre les talents du bonhomme une fois qu'on l'assied derrière un piano. Il se paie même le luxe d'introduire sur Pers Patrys un violoncelle (un vrai, pas un synthétisé) ou sur Memory Steps des chœurs de violons, rapprochant presque, pour l'occasion, sa composition des travaux de Kattoo – si ce n'est que Kattoo allait beaucoup plus loin dans ce trip.

Les amateurs retrouveront non seulement sur Myam James Part 2 les morceaux enjoués auxquels l'artiste nous avait habitué, parfois jusqu'à l'exaspération, mais aussi un Kettel grandi par la tournure acoustique qu'a pris son travail. En résulte album nettement moins lassant que ses prédécesseurs par sa plus grande richesse de tons, mais surtout un album réussi sur tous les points.

Chroniqué par Tehanor
le 25/06/2009

Partager cet article :


A lire également sur dMute :
My Dogan
(2006)
Sending Orbs
Happy IDM / Electronica
Through Friendly Waters
(2005)
Sending Orbs
Electronica



2 commentaires

par Xenius (le 22/05/2010)
Personnellement je trouve que pour les passages mélodiques, qu'au contraire, les parties piano ne ressemble pas vraiment au style de Benn Jordan. D'ailleurs il ne s'est occupé que du mixage pas de la composition.
Globalement je trouve les mélodie de Benn Jordan plus sobres : c'est a dire qu'il n'y a pas une note en trop dans la mélodie alors que Kettel est plus fou dans la compo et part plus dans des délires...

Et la ou Benn Jordan, utilise plutôt des sons de base classique type piano pur et dur (même si il sont equalisés et effetisés), Kettel essaye souvent de tinter ses sons de base de sonorités électroniques ou de sons type xylophones et autres qui différencient vraiment son style.

par mickael (le 27/06/2009)
J'ai l'impression que les deux hommes ont composés cet album ensemble. Les parties piano et plus généralement instrumentales sonnent tellement flashbulb qu'il est possible qu'il en soit à l'origine. Je n'ai pas acheté l'album pour voir les crédits mais c'est à voir. C'est trop "plagier" pour être une seule influence. Selon moi il cet album aurait du être etiqueté kettel & flashbulb. Peut etre ont-ils estimés que la part de benn jordan etait trop faible po
ur signer l'album à deux ?
Laissez un commentaire
Nom (obligatoire)
Mail (ne sera pas publié) (obligatoire)
Site web (facultatif) Recopier le code ci-dessous (obligatoire)



dim. 14/04 - Chronique
Drahla - Angeltape
mar. 09/04 - Reportage
Autechre @ Le Trianon - 06-04-2024
dim. 07/04 - Blog
Dinoh - Deuxième Premier
ven. 05/04 - Blog
Hannah Miette - Hannah Miette
ven. 29/03 - Chronique
Rank-O - Monument Movement
jeu. 28/03 - Chronique
Halo Maud - Celebrate
mar. 26/03 - Chronique
Daudi Matsiko - The King Of Misery
 newsletter : 
ok





Equipe/Contact  |  Partenaires  |  Présentation  |  Crédits  |  Newsletters