Avec ce troisième album,
Papercuts le projet de Jason Roberts Quever, confirme la tendance actuelle : un retour en force des sonorités
Dream Pop et
Shoegaze du plus bel effet.
Après avoir enchaîné les démos dès le débuts de l’année 2000, Jason Roberts Quever, a sorti un premier album,
Moking Bird en 2004 et plus récemment l’album
Can Go Back en 2007 qui avait déjà fait une bonne percée dans les milieux identifiés. Si son précédent album était à l’image de ses collaborations avec la nouvelle garde de la scène
néo-folk (
Devandra Banhardt, Vetiver ou
Grizzly Bear),
Papercuts signe avec
You Can Have What You Want un projet plus marqué par les influences des groupes qui ont fait la gloire de la
Dream Pop et du
Shoegaze au début des années 90. L’album n’hésite pas à mélanger les genres et les époques à l’image de
Deerhunter, en proposant une parfaite collision entre les sonorités des années 60 (les synthétiseurs
vintage et la basse digne d’un Paul McCartney en première ligne) et l’univers des années 80. Contrairement au groupe de Bradford Cox, les guitares et l’univers torturé n’est pas en vigueur, car
Papercuts évolue d’avantage dans un répertoire de ballades, qui, si elles empruntent les sonorités des années 60, utilisent de manière efficace les mécanismes et le lyrisme immortalisé par
Slowdive ou
My Bloody Valentine. Un album qui pèche par son côté sautillant, mais qui en impose du côté des mélodies et des ambiances. Des compositions à écouter avec recueillement et qui disposent de cette capacité d’accrocher son auditeur dès les premières notes.
Papercuts illustre parfaitement la tendance d’une nouvelle génération de musiciens influencés par les différents mouvements musicaux de ces trente dernières années. Une génération d’artistes aussi marqués par les ballades sucrées qui ont animées les années 60 que par l’introspection et la contemplation véhiculées par des groupes tels
Dead Can Dance, My Bloody Valentine ou
Spectrum.
You Can Have What You Want est un album homogène construit dont l'univers évoque des formations écossaises tels que
Camera Obscura ou
Belle & Sebastian. Une mention particulière pour le titre
Once We Walked In The Sunlight, clin d’œil au groupe de Kevin Shields mais aussi
You Can Have What You Want, qui de par le timbre de voix utilisé rappelle les très belles ballades des
Smashing Pumpkins que l’on retrouve dans le double album
Melon Collie and The Infinite Sadness.
Avec cet album d’une quarantaine de minutes,
Papercuts signe une des bandes son de ce printemps 2009. Un tournant aux accents
Dream Pop pour un artiste plutôt habitué à frapper du côté du
folk. Une nouvelle direction qui confirme le retour de ce genre sacralisé par des générations de musiciens et que désormais de jeunes artistes n’hésitent pas à s’approprier avec talent, pour lui donner une nouvelle âme.