Pourquoi me suis-je attardé sur
Junior, le nouvel album de
Röyksopp ? Après l’intoxication alimentaire dûe à la soupe
The understanding, était-il vraiment nécessaire de se pencher à nouveau sur le cas des Norvégiens ? Jusqu’il y a quelques mois, la réponse aurait été négative. Mais la rencontre avec des amis scandinaves m’a fait changer d’avis. Les Norvégiens apprécieraient-ils
Röyksopp simplement parce qu’ils sont Norvégiens ? J’en doute. Voyons un peu.
Et c’est vite vu, le duo nordique reprenant une recette identique. Mais la mauvaise gifle reçue sur leur dernier album permet de regarder
Junior sous un autre angle. Oui,
Torbjørn Brundtland et
Svein Berge font revivre les années 80 sous une forme de techno analogique très largement teintée de pop. Non, les années 80 n’ont pas marqué la musique d’une empreinte très noble. Mais il y a ici quelques morceaux cachés qui valent un petit détour.
Happy up here rappellera clairement aux connaisseurs l’excellent
So easy présent sur le premier album
Melody AM. Les tracks suivantes auront pour effet de décourager tout auditeur allergique au revival des 80’s, ou de rassembler les fans de
Kylie Minogue autour de
The girl and the robot. Jusqu’à l’agréable
This must be it où la jolie, car originale, voix de
Karin Dreijer s’entend parfaitement avec les synthés analogiques composant la mélodie.
L’instrumental
Röyksopp forever, plus downtempo illustre parfaitement le côté enjoué de
Junior, et de
Röyksopp en général. L’enthousiasme m’abandonne quand les premières notes Miss it so much résonnent.
Röyksopp nous ressert la soupe électro-pop de
The Understanding. Un breuvage tellement indigeste qu’il vous restera collé à l’estomac jusqu’à la fin de l’album. Exception faite de
Silver Cruiser, piste quasi-instrumentale dont la lente progression s’avère être agréable et, fait rare chez le duo norvégien, triste.
Comme sur
The Understanding, je n’écouterai que quelques rares tracks de
Röyksopp, jetant le reste à la poubelle sans aucun remord. Certains apprécieront sans doute. Je suis désormais persuadé que mes amis norvégiens font preuve de nationalisme musical. Ou bien de mauvais goût.
Chroniqué par
Camille
le 06/05/2009