De sa question inaugurale : "Plutôt que de recommencer la même chose à chaque fois, pourquoi ne pas faire un simple copier-coller, de nos gestes, de nos idées, qui de toute façon ne changent pas ?",
des étoiles plein les yeux, le premier album de
zéro degré (aussi bassiste de
Melatonine), porte doublement la marque.
Des boucles qui forment le fonds de ce disque.
Du spleen dans lequel se fond la forme de ce disque.
Entre post-rock et electronica. Quelque chose dans la voix. Et que mettent en évidence, par contraste, les featurings. Simple et maniérée à la fois. Tout aussi agaçante que nécessaire. On entend par là qu'elle dérange tout autant qu'elle s'harmonise. Grésillement humain dans la répétition machinique. Squelette autour duquel la musique s'articule. Pas chantée, mais dite, la voix.
Par contraste.
the unsung song le fait entendre, chanté lui, quoi qu'il en dise, qui se présente, malgré l'élaboration électronique, comme une forme plus classique de chanson. Alors que, lui (lui, c'est-à-dire : Nicolas Tochet), quand il parle, c'est tout le sens des pièces qui s'en trouve affecté. La voix parlée attire à elle, focalise et polarise. Sa façon de répéter en boucle les mêmes phrases, comme : "Tu crois vraiment que c'est ce qu'il y a mieux à faire", inlassable, imperturbable aux variations de la musique, qui va crescendo. Aussi, quand elle se tait, c'est encore une affaire de contraste : laisser la musique seule résonner, augmenter, s'emparer de l'espace sur ce rythme lent avec ces lentes litanies de violon avec ces guitares qui croisent les mêmes lignes et répéter encore la même phrase au seuil de l'indistinction (
une boule dans la gorge).
Plus :
la lie de la société qui, s'il n'est pas un chef-d'œuvre, y ressemble beaucoup. Tempo augmenté, version techno du reste du disque élaborée à partir d'une mélodie presque folk. Et toujours cette voix d'une constance rare. Elle déclare, en son milieu : "Il arrive toujours un moment où tu es sûr d'appartenir à la lie de la société". Juste avant l'explosion.
Chroniqué par
Jérôme Orsoni
le 27/03/2009