Satine est à compter parmi les formations hexagonales qui, rares et précieuses, offrent un aller simple dans les contrées croisées de l’electronica et de la poptronica. Un Ep sobrement intitulé
ep., 5 titres pour faire entendre une voix et des lignes superbement ciselées, c’est peu mais déjà beaucoup.
L’obsession nordique est assumée et parfaitement intégrée. Satine se sait et se dit héritier. Des boucles hypnotiques des Danois d'
Efterklang (le superbe
Iron Gum), des gammes lyriques de
Henriette Sennenvaldt, la chanteuse d’
Under Byen – eux aussi Danois, des expérimentations lentes et calmes des Suédoises de
Midaircondo, en passant par la constellation montréalaise – mais aussi bien islandaise. Satine offre un condensé d’influences digérées sans jamais faire double emploi ou doublon. C’est-à-dire, en s’imposant. Soit, dans la cour des grands.
Mia se fait d’entrée de jeu plaintive mais incantatoire, avant que les guitares ne passent au premier plan sur
Sadteen, pour rappeler que Satine est aussi un groupe qui se veut rock. Elle reprend les commandes d’un
In Vidrio écrit pour durer alors que le point d’orgue de cet Ep est sans nul doute
tODAY sISTER, croisement de toutes les inspirations du groupe, où
Satine démontre toute sa capacité à souffler le chaud et le froid. L’artwork de cet
ep. est à cet égard clair comme de l’eau de roche : l’atmosphère glaciale de
Kid A est bien là.
Messsnow, chuchotement minimal et hivernal, clôt de la plus belle des façons ce grand Ep.
Au final, c’est beaucoup mais c’est peu, car de
Satine on ne peut attendre la suite.
Chroniqué par
Igor
le 29/10/2008