4 ans, bordel. Oui, 1461 jours à attendre depuis le
Mini Mini Ep, pour à peine plus de 17 minutes de sons. Ok, il y avait le Murdochspace mais franchement,
M. Hartman, est-ce vraiment sérieux ?
Le gone l'est, pour sûr. Et dès la première écoute de ce
Comme Un (Presque) Printemps, pas de doute possible, ça valait le coup de patienter. 4 titres qui débordent sous la déjante, virevoltent dans les bras de mélodies ingénues. Le jeu en valait bien la chandelle, c'est certain maintenant, tant ce disque regorge de surprises, ces belles promesses scandées à nos oreilles, véritables croc en jambes à la musique électronique du XXI° siècle.
On ne peut pas dire que notre Lyonnais respecte ici à la lettre les conventions autocratiques du beat hype, ce que sa signature chez le père
Pedro pouvait laisser présager. Apparemment dédouané de toute tutelle artistique (à écouter l'edit du taulier
Busy P on peut même dire que l'arpète en impose au patron),
Nil laisse librement transpirer, dans les interstices de cet Ep, des zestes d'humanité, (l'introductif et sans fioritures
Comme Un Printemps, percutant et inquiet, entre house triviale et spleen aérien), une pointe de fragilité qui met le dance-floor, et ses parangons du bon goût, au gabarit (le très vicelard
Je Tourne En Carré cache son jeu et sa joie à merveille, ludique et efficace).
La déconstruction numérique n'est donc plus une fin en soi, un outil plutôt. Lui l'a compris et nous propose là une autre manière de concevoir l'électro, devenant plus que le énième rookie du mois, le futur ambassadeur de nos charts les plus dingues. Il faut le voir, comme possédé sur scène, hypnotiser (par) son monome. Il faut l'imaginer en parallèle, incruster aux rythmiques revêches d'une fête portée par un son massif (sa marque de fabrique), des fragments bruts de mélopées faussement naïves, burinées à la mélancolie (
Ma Disconica et ses claviers en embuscade, l'arrogance du "hit" et l'âme en orbite, imparable !).
Vignettes encartées entre clubbing et rêveries solitaires, cette musique vous donnera à rire, pleurer, danser, c'est une certitude. Petit conseil tout de même, ne soyez pas surpris de retrouver, un de ces quatre, votre cœur sur votre pied. C'est
Nil qui vous l'avait volé. Juste retour des choses, non ?
Chroniqué par
Yvan
le 11/09/2008