Premier album pour
Joel Martin et
Matt Edwards (aka
Radio Slave, le grand, l'immense) réunis sous le pseudo
Quiet Village, en clin d’œil à
Martin Denny, défunt père fondateur du courant « exotica ».
Dès la première écoute le décor est planté. Un décor sur fond de coucher de soleil et sur lequel on trouve un cow-boy assis sur le capot d'une Cadillac Eldorado année 1959. Bref, une belle carte postale toute en "kitscheries". Mais ces "kitscheries" sont justement l'essence du projet
Quiet Village, ce qui en fait son charme même. Pour faire court,
Quiet Village c’est comme si
Air était un groupe des années 60… mais en mieux quand même.
Silent Movie est en fait un album-concept certes facile d’accès, mais à prendre comme tel. A savoir qu’il a été créé dans le but de reconstituer une époque musicale bien précise. Un peu à la manière des
Boards of Canada et leur obsession pour les musiques de documentaires et autres jingles naïfs des années 70.
Toujours à la limite du cheesy, de l’easy-listening ou de la série B musicale, il fallait être drôlement audacieux pour tenter un tel pari. Qui plus est lorsque le groupe se risque à multiplier les genres.
Ainsi, trouve-t-on tour à tour disco façon
Moroder (
Can’t be beat), balearic music Santa Barbaraesque (
Victoria’s secret, Broken Promises) et rock seventies rythmé (
Circus of horror), le tout dans un ensemble très cinématographique, évidemment. Nul doute par ailleurs que les deux anglais ont largement été influencé par
Ennio Morricone, dont l’ombre plane sur la plupart des morceaux.
Pari réussi donc pour ce premier essai aux indéniables qualités contemplatives et immersives.
Un disque à écouter en conduisant le long d’une côte sauvage, lunettes de soleil sur le nez et vitres baissées, les cheveux au vent. Kitsch un jour…
Chroniqué par
Fabien
le 19/07/2008