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Debmaster

: Marvelous Dump



sortie : 2008
label : Hip Notik Records
style : Electro Hip-hop

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Tracklist :
01/ Let's Go John
02/ Suicide City (feat. The Mole)
03/ G.S Warriors
04/ Beat Delight
05/ F.T.P.
06/ Superman
07/ Iron Flowers
08/ Pimp Time
09/ BasStaR
10/ Crash Your Sport Car
11/ T'Inquiète
12/ Hell Spring
13/ Bedmaster
14/ Cold Crush (f

A vu de nez, comme ça, la dernière fois qu'on a vu le mot "marvelous" sur une jaquette de disque c'était à Emmaüs, sur un très vilain disque de Billy Crystal (You look Marvelous... ouch !), oui le petit frisé qui rencontra Sally. Ce qui n'a rien à voir avec notre affaire.
Enfin presque : contre toutes ces musiques à l'haleine de poney, refoulant du refrain jusqu'à rancir du gimmick, ce deuxième album de Debmaster peut radicalement servir de remède à tant de morosité. Un sérum au menthol, en bombe aérosol. Frais et sous pression.

Peu concerné par l'activisme un brin consternant des gardiens de chapelles et autres chantres du communautarisme musical, qui le classaient définitivement dans le rayon "beatmaker hip-hop", le Deb profite de cette absence de contraintes pour tenter quelques expérimentations et jongler avec ses trouvailles. Marvelous Dump est la concrétisation en 15 titres de ces acrobaties supersoniques.
En effet, le successeur du déjà excellent Monster Zoo frétille sous une montagne d'idées toutes plus cintrées les unes que les autres.

Entre l'envie d'un meneur de revue obsédé et l'entrain d'un M. Loyal survitaminé, ce braqueur de beat fait défiler toute une ribambelle de glitchs malins et de parasitages aliénés dans une ambiance fiévreuse, lourde de basses, laissant moins d'espace aux featurings ( le trio Existereo, Innaspace et Phever est insurpassable dans sa cavalcade effrénée derrière l'instru fumasse de Cold Crush).
Sans fioritures mais tout en foisonnement, cette palette sonore reste bien loin de ce que la campagne angevine, terre d'accueil de notre héros, semble porter comme source d'inspirations. C'est du moins à espérer pour les gens du coin, tant tout y est déglingué et tourmenté, un peu anxiogène par endroit. Et dans ces registres, Debmaster n'a économisé ni sa peine, ni ses effets.

Dispendieux comme jamais - ce qui est tout à son honneur - on peut lui reprocher cependant d'oublier parfois de nous exposer suffisamment longtemps le fruit de ses illuminations (Pimp Time et Hell Sping nous laissent sur notre faim), de nous ménager des plages d'adaptation à l'explosion incessante de ces morceaux électro-surprises (la crasse de GS Warriors ou la voracité suave de FTP ne nous préparent à aucun moment ni au cybernétisme crétin de T'inquiète ni au final funambulesque et ascétique de Joakim In A Tree). Ça ricoche beaucoup, de partout et on craint, à la première écoute, de voir cet opus grouillant s'étouffer dans son trop plein d'idées.

Seulement voilà, à la longue cette mixture sonore, compote hétéroclite coupée aux amphétamines (substances dont The Mole a certainement dû abuser pour assurer son flow sur la bastonnade au hachoir de Suicide City), occupe le cortex, y prend des couleurs dont les nuances font saliver, transpirer (le furieux Crash Your Sport Car), arrachant allègrement les sens (comment se relever indemne de ce Superman, orgie 8-bit tentaculaire et abrasive) au moins tout autant que celles qui enluminent le spectaculaire artwork de ce joyeux foutoir.

Un foutoir, soit dit en passant, tout à fait relatif, où l'incohérence n'aurait plus sa place, où la mise cul par dessus tête de l'auditoire deviendrait une philosophie à part entière, et son instigateur, le porteur azimuté d'une vision certes déroutante, mais hautement maîtrisée.
Une variante dadaïste du beat-making en somme, faite d'exaltation sombre et enfantine, d'un éclectisme quasi obsessionnel associé à une absence totale de considération pour les conventions, le tout forgeant une remarquable soif de liberté, et surtout, une irrépressible envie de foutre le bordel. Merveilleux, le bordel.

Chroniqué par Yvan
le 11/06/2008

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(2006)
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Electro / Hip-hop



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