Quand j'ai reçu
Oh Yeah Baby..., le nouveau disque de
Robert le Magnifique, je me suis demandé ce que le breton nous avait réservé cette fois-ci. J'ai espéré un album un peu mou, de l'abstract hip-hop facile, quelque chose qui ne nécessite qu'une écoute distraite parce que j'ai pas mal d'occupation en ce moment. Las,
Oh Yeah Baby.. est, malheureusement pour mon planning chargé et heureusement pour le bon goût musical de tout un chacun, un album riche et complexe, aussi bordélique que mélodique, qui part dans tous les sens mais curieusement toujours dans la bonne direction.
Le disque s'ouvre avec
Hello Malo, une ballade electro-pop dans laquelle les scratches de
Robert accompagnent la guitare de
Birdyben – la famille est toujours présente, et elle va bien - un morceau presque classique pour
Robert le Magnifique. C’est là que je me suis dit que ça allait être simple car, le
Magnifique ne s’était pas trop foulé.
Et puis arrive
Nina, amenée par une ligne de basse énergique et quelques accords de guitare bien senti. Et c’est la que tout bascule,
Nina est un morceau presque pop-punk qui aurait pu faire la bande originale d'un film pour ados ricains ou d'une vidéo de skate. A cet instant, je me suis dit que ça n'allait finalement pas être si simple.
Et j'ai compris que le disque risquait d'être un vrai foutoir en écoutant
Reulf, qui commence comme un morceau de hip-hop abstrait un peu mélancolique, avec en fond un riff de guitare, de celle
d'Olivier Mellano pour être précis. Un riff qui finit par prendre de l'ampleur pour terminer
Reulf comme un morceau de rock noisy bien dur. C'est donc un peu ahuri que j'ai commencé l'écoute de
Bad'Z Pixel. Que dire ? Une bombe d'electro pure, un beat de dingue, dansant à mort et pour terminer une ligne de basse slappée qui fait sauter partout. Primal, minimal, technique, jouissif.
Sur
Twenty Eight Love Song,
Robert nous refait le coup du morceau pop avec guitare et marimba, et puis d'un coup, sans que nous sachions trop pourquoi, on reçoit un méchant scratch – qui fait fort penser à du
Public Enemy par ailleurs - dans les oreilles, et d'un coup, Robert nous balance un riff de guitare bien saturée, et on se retrouve à écouter du
RATM. Comment on est arrivé là, mystère, mais on y est.
On pourrait continuer et analyser chaque morceau comme ça pendant longtemps.
Oh Yeah Baby..., le morceau est aussi bizarre que l'album, petit morceau au piano avec rajout de scratches, pas très loin de
Kid Koala.
La Route du Rob, seul morceau rappé de l'album, avec
Arm et
Iris, conteurs d'une légende moderne et épique : une épopée alcoolisée d'une soirée avec
Robert. Épique également,
Ma Main dans ta Gueule porte parfaitement son nom : un morceau de métal agressif et énergique sur lequel
Thomas Poli et
Olivier Mellano s'énervent sur leurs guitares.
Thomas Poli officie aussi à la guitare sur
No Wasting Time, pour un morceau rock electronica qui sied parfaitement à la voix de
Laetitia Sheriff.
On sort de cet album complètement désorienté, tant
Le Magnifique nous bouscule, passant facilement de l'electronica aux guitares saturées. Un sacré foutoir et un sacré disque. Une réussite complète. En un mot, un disque à l'image de son auteur : Magnifique !
Chroniqué par
Traulever
le 05/05/2008