Il est toujours stupéfiant de constater à quel point une musique électronique dans sa totalité peut apparaître vivante et organique.
Premiers froids, du trio lillois
Inlandsis le prouve avec brio.
Au programme, huit titres au style singulier : un genre d'électronica ciselée, au caractère fortement cinématographique. C'est là d'ailleurs la qualité première de l'album, cette capacité à dessiner des paysages glacés dans l'esprit de son auditeur.
D'une froideur implacable donc, leur musique se veut également éthérée à l'extrême : les sonorités sont d'une limpidité marquante. Sur chaque piste, le même mariage, les même saveurs engourdies : nappes de synthés polaires, bleeps scintillants, beats tranchants et basses quasi-inexistantes.
Les mélodies, mystérieuses, aériennes, rappellent fortement les
Boards of Canada, en particulier sur
Funambule ou
Frequentations. On retrouve également un peu de
Kettel sur
Interstice. Quoi qu'il en soit de belles références en la matière.
Pour leur premier album,
David Chenel, Olivier d'Hooghe et Jean-Sébastien d'Anchald mettent la barre haute. Un bijou sonnant comme une invitation au grand froid, à une balade sur un glacier au beau milieu de l'Arctique. Un bien bel ensemble, cohérent, évocateur et empreint d'une certaine nostalgie. Car sous la glace, la vie continue...
Chroniqué par
Fabien
le 07/04/2008