"Hello..." Poli, le talentueux
Boys Noize prend le temps de saluer avant de servir la purée. Une entrée en matière pas vraiment délicate mais terriblement accrocheuse. Comme cuisinée par un androïde, la recette d’
Oï oï oï est mitonnée avec soin. Au menu, poêlée de synthés déformés, fricassée de beats puissants, épicée d’une basse mouvante, le tout accompagné d’une salade de voix technoïdes. Alimentaire mon cher Watson. Rien de sorcier là-dedans, mais pourtant la magie opère. Les rythmiques saccadées contraignent le corps à bouger sans que le cerveau ne puisse exercer de droit de veto.
Boys Noize, alias
Alexander Ridha, navigue sur un fleuve agité, dont les méandres rejoignent
Digitalism, bordant le rivage de
Simian Mobile Disco, pour terminer sa course dans l’océan techno-dancefloor. Chouchou de la hype électro, le Dj allemand rencontre un succès clairement mérité, et surtout moins usurpé que celui affiché par
Justice.
Au milieu du chaos électronique de l’album, la douce voix de
Feist s’invite, comme un répit aux coups de boutoir assénés par l’Allemand.
My moon my man, un remix incroyablement réussi, mêlant le chant robotique et la délicatesse féminine, enveloppé de synthés écartelés, le tout relevé par une basse omniprésente. Moins élégant,
The battery se rapproche de la minimale allemande dans une version déstructurée. La piste à retenir (s’il n’y en avait qu’une) serait (pour moi)
Arcade robot.
Sur scène, le garçon fait ses preuves. En témoigne le set des
Transmusicales de Rennes, où son apparente timidité fut vite chassée par l'efficacité des enchaînements. Une ambiance survoltée que même le meilleur Narta fraîcheur extrême pour Homme n'avait pu dissimuler.
Oï oï oï met le corps au défi de le suivre, mais l’organisme a des limites que le dancefloor ne connaît pas.
Boys Noize réveillerait un mort… Voilà peut-être la signification du crâne que le Dj affectionne tant.
Chroniqué par
Camille
le 07/03/2008