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Mirror

: On, then, in



sortie : 2007
label : Catune
style : Post-Rock / Math-Rock

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Tracklist :
01/ Pass the town, and to the c
02/ O&L
03/ Rain falls
04/ I go
05/ In radiobroadcast junction
06/ Respiration tone
07/ In(s)tro
08/ Sidewalk to the next
09/ Savanna
10/ Mori

Appelez ça un délire monomaniaque, si vous voulez. Mirror, énième groupe de rock instrumental japonais sur une liste pas si longue que ça pourtant. Mais, tout de même. Et de quatre : , Toe, Lite.

Rien de nouveau sous le soleil.

Mirror ne fait que refléter ses prédécesseurs ?

C'est possible. Les jeux sont faits.

Une fois le disque lancé, lancée la musique, les notes qui se succèdent les unes aux autres, une fois enclenchée la tectonique implacable d'un groupe à la technique impeccable, on se sent ailleurs. Ou plutôt : chez soi et dépaysé.

À la fois.

Chez soi : depuis qu'on les écoute ces japonais, on commence à comprendre où ils veulent en venir avec leurs mélodies, leurs riffs ciselés.

Dépaysé : ici, encore une fois, on est surpris. Moins par l'allure générale de la musique (si elle n'avait pas cette allure, peut-être ne l'aimerait-on tout simplement pas), que par l'aspect de cathédrale rock que prennent certains morceaux.

Rock, oui, c'est vite dit. Prenons Pass the town, and to the c. Il a de rock certaines harmonies, la frappe cinglante sur la caisse claire, par exemple. Mais il dérive, présente autrement une même idée, comme on ferait varier en phénoménologie les présentations d'un cube sous ses différents aspects. Là rude. Ici tendre. Là dure. Ici souple. Il a encore de rock ce son des guitares, qui grince et puis décape. Or, ce même son des guitares est jazzy, léger, fin. Et puis, tout ça devient un entêtement binaire. Et puis, tout ça change encore. Pour mieux finir (O&L) ? Non, tout ça n'en finit pas de t'emporter toujours un peu plus loin, dans des voies progressistes, un guitare acoustique inventant une répétition, qui, si tu ne te retenais pas — ne te retiens pas ! —, te laisseraient proprement sans voix (Rain Falls).

À un moment, même, si je me souviens bien, il y a ce type qui chante. Si je me souviens bien, j'ai trouvé ça étrange. En fait, j'ai trouvé ça unique. Parce que, sur ce disque, c'est unique. Or, en un sens, c'est à ce moment-là, quand c'est unique, que c'est le meilleur. Il chante avec cet accent japonais qui fait que l'on ne comprend presque rien à ce qu'il dit. Et, pourtant, c'est limpide. Évident. De l'émotion à t'en ouvrir les veines. Et, quand tu crois que tu vas vraiment te les ouvrir, les veines, le rythme t'attrape comme s'il ne t'avait jamais laissé tomber. Mais, déjà, c'est ce que tu te dis : c'était avant. Acoustique, la guitare revient, entraîneuse, souteneuse, vraie salope, elle riffe, aguiche et relance la machine. L'autre, le chanteur, il prend ça comme un appel. Il y va de tout son son cœur, ça va de soi.
À la radio, ça pourrait déchirer mais, ici et maintenant, ça te déchire : toi, seulement, carrément (In Radiobroadcast Junction).

Enfin : ces deux titres qui auraient dû clore le disque tant ils expriment dans leur diversité les intentions de Mirror, jusque dans leur enchaînement, comme sans répit, comme sans répétition. Sidewalk to the next et Savanna disent tout ça : l'enthousiasme, le sens du riff — si j'osais le définir ici, je dirais ceci : faire entendre une mélodie sous une forme radicale — le sens du rythme, le sens de la diversion des guitares qui disent — elles parlent oui ! — : bam !. Et encore : le sens de la douceur puisque c'est toujours mélodique, puisque ça flatte toujours nos belles oreilles d'occidentaux. Bref, un seul défaut : ne pas avoir su finir leur album assez tôt. Mais, qu'importe quand, au final, pièce par pièce, tout est parfait ?



Chroniqué par Jérôme Orsoni
le 30/01/2008

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