A l'instar de beaucoup de latino-américains reconnus dans le domaine (
Villalobos,
Luciano,
Bucci), le mexicain
Murcof fait dans le minimalisme. Mais chacun son credo, lui versant plutôt dans une électro-classique apocalyptique.
Globalement
, Cosmos ne déroge pas à la règle, loin de là, mais développe un côté cinématographique plus marqué encore que d'habitude.
Dès l'ouverture, on se souvient avec plaisir ce pourquoi on adore
Murcof : mélodies pastels, orgues malades et cordes lancinantes nous emportent haut dans un ciel crépusculaire.
Cielo se veut plus sombre, plus urgent, une tension palpable se fait ressentir avec cette basse tremblante, ces nappes de violons mystérieuses… Le morceau rappelle d'ailleurs très fortement
Mapa sur
Martes.
Cuerpo Celeste est plus immersif. Ce titre possède d'indéniables qualités contemplatives et offre une vision d'ensemble indescriptible. Ou quand le sonore suggère le visuel... du grand art assurément.
Si
Cosmos II évolue un peu dans la même veine,
Cometa s'avère plus électronique avec son beat ciselé et linéaire, habillé par des samples de voix lointaines et des notes de piano apaisantes.
Enfin
Oort clôt l'album d'une aussi époustouflante manière que
Cosmos l'a ouvert : atmosphère irréelle, l'auditeur se voit largué sur un gallion fantôme naviguant en eaux brumeuses. Entre épouvante et émerveillement, il est plongé dans un état d'incertitude troublant.
Murcof l'illusioniste nous offre ici un voyage grandiose. Si sa musique est résolument conceptuelle, elle est toujours accessible, malgré un goût prononcé pour les structures minimales. Le mexicain réalise une fresque sonore de haute volée qui n'est pas sans évoquer le travail d'
Alva Noto et de
Ryuchi Sakamoto sur
Vrioon.
Avec toujours en tête l'idée de produire un son assurément novateur mais d'un classicisme évident, il poursuit sa route loin des sentiers battus et nous offre là sa meilleure production à ce jour.
Chroniqué par
Fabien
le 06/11/2007