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Hurtmold

: Hurtmold



sortie : 2007
label : Submarine Records
style : Post-rock / jazz

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Tracklist :
01/ Olvécio e bica
02/ Churumba
03/ Sapers
04/ Sabo
05/ Smootz da police
06/ Deni
07/ Halijascar


En 2007, peut-être s'en souviendra-t-on dans quelques années, Hurtmold aura frappé deux fois. Une fois en Europe avec la réédition de Mestro. Une autre fois avec la parution de leur quatrième LP au Brésil.

Plus libre et plus "à la Tortoise" que jamais, comme en atteste la pièce inaugurale Olvécio e bica (dont le thème de guitare ne pourra pas manquer de rappeler I set my face to the hillside des chicagoans), Hurtmold n'a rien perdu de sa superbe. Au contraire, le passage de Rob Mazurek aux côtés de Maurizio Takara a peut-être même contribué à élargir un peu plus — comme on en sentait le groupe capable — l'horizon de Hurtmold. Même si, au risque de l'anachronisme volontaire, on peut se demander qui influence qui. En effet, la musique de Hurtmold est à ce point personnelle, exposée toujours comme si elle émanait d'une nécessité érigée en loi d'articulation des musiciens entre eux, que la comparaison a quelque chose d'absurde.

Quelqu'un m'a dit, après avoir écouté Mestro, qu'il avait l'impression d'écouter un groupe de jazz et un groupe de rock jouer en même temps. Il y a du vrai dans cette remarque. Ce sont deux dimensions indiscutables de la musique de Hurtmold. Mais, en un sens, elle présuppose une différence quasiment ontologique entre le rock et le jazz dont, à la rigueur, on ne pourrait produire que des synthèses. Or, et c'est là une de ses forces, la musique des brésiliens, comme c'est manifeste du début à la fin de Hurtmold, ne semble pas connaître cette différence. Comme si elle avait déjà si bien intégré toutes ses influences, toutes ses origines, qu'elle ne ressentait à aucun moment le besoin d'en faire entendre l'une plutôt que l'autre, mais qu'elle pouvait au contraire les produire et les présenter dans le même mouvement sans la moindre solution de continuité. Quand sur Sabo, les musiciens, après une introduction batterie + contrebasse, tapent dans leurs mains, relançant sur un mode rythmique ce qui vient de se faire entendre et que, sans transition, le morceau se dilate à l'unisson des guitares électriques, avant de s'exposer à nouveau sur un fond noisy, c'est tout ce sens des transgressions qui se fait entendre. Transgressions qui ne sont ni volontaires ni forcées, mais simplement culturelles puisque, dans une culture sans hiatus, elles ont lieu spontanément (au sens du mot qui signifie qu'une pratique est si bien incorporée qu'elle semble naturelle).

Superpositions d'idées qui s'entr'expriment, s'alimentent, lignes mélodiques jouées ensemble — basse + guitare + vent — (Deni), percussions inimitables pour groove proprement adorable (Churumba), implosion de cuivres, rythmique se signant trois fois tandis que les guitares marquent tous les temps (Halijascar), il y a tout ça sur disque.

Et plus.

Évidemment.

Comme il le faut pour faire l'un des disques les plus marquants de cette année 2007.

Chroniqué par Jérôme Orsoni
le 27/10/2007

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A lire également sur dMute :
Interview avec Hurtmold
(01/10/2007)

Mestro
(2004)
Submarine Records
Post-rock / jazz



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