Après un hommage à leurs mamans (
Hello Mom, sorti en 2005 sur
BPitch Control), ils poursuivent avec un nouvel hommage à leurs deux prochaines progénitures avec
Happy Birthday.
Pendant ce laps de temps qui a séparé ces deux opus, le duo
Gernot/
Szary n'a pas fait que semer des graines, mais s’est aussi confirmé en faisant exploser près de 111 dancefloors à travers le monde. Grâce à leurs performances lives, leur réputation s’est plaquée d’or. Il était donc grand temps pour eux de retourner dans leur studio/caravane d’enregistrement pour donner naissance à
Happy Birthday.
Pour tous ceux qui sont familiers au saisissant savoir-faire exploité à travers
Hello Mom, à tous ceux qui ont épinglé des posters de singe triste sur les murs de leur chambre et attaqué leur frigo en le recouvrant de stickers
Modeselektor, ce nouveau-né manquera un peu de son effet de surprise.
Une nouvelle confirmation à ajouter à leur profil certes, car il est impossible d’en dénigrer la qualité, mais à tous ceux qui s’attendaient à une révolution sonore qui bouleverserait leur vie et celle de leur maman avec, rentrez les armes!
Finalement, révolution ou pas, on y trouve son compte dès les premiers tours de disque. Et des tours, il va y en avoir, parce que ces deux créateurs ont eu des accès de boulimie et nous servent sur leur plateau, rien que dix-huit mets, puisant encore plus loin dans les saveurs multi-sonores électroniques.
Godspeed fait office de panneau de signalisation « oui oui, c’est bien par ici », faisant le pont entre leurs deux derniers opus. Echo aux titres précédents comme
Hasir ou
The rapanthem, la même inspiration insuffle les nappes mélodiques fondues dans des rythmes denses et quand les voix fantomatiques à peine perceptibles passées sous la moulinette de filtres s’arrêtent, c’est la bande des TTC qui prend le relais.
Dancing box avait fait la quasi-unanimité sur
Hello Mom, alors pourquoi s’arrêter là ?
Ils auraient eu tord de ne pas retenter l’expérience car c’est immanquablement une réussite.
J’entends déjà les auditeurs scander par-dessus cette si singulière voix de
Tekilatex : « C’est la vengeance, c’est la punition, c’est la techno dans la cathédrale, c’est la rave party gothique, sort tes glowsticks, c’est le black métal ».
L’une des grandes qualités de ce duo se fonde sur les multiples featurings qu’ils honorent par leurs productions. Les artistes l’ont bien compris, certains même qui ont déjà collaboré avec le duo dans le passé, l’ont transformé en réel soutient musical, on y compte
TTC,
Paul St. Hilaire,
Thom Yorke,
Maximo Park,
Puppetmastaz,
Otto von Schirach et
Siriusmo.
Pour
Let your love grow ,
Modeselektor et
Apparat ont ressuscité leur projet commun Moderat pour produire un sublissime titre ou le reggae sous réverbe de Paul St. Hilaire fusionne avec génie aux couches synthétiques de rythmes, nappes et mélodies étalonnées par le trio.
Si l’album contient quelques longueurs, celles-ci sont rattrapées par la folie surprenante de titres qui explosent les frontières musicales pour aller titiller ses extrêmes .
Comme Hyper, Hyper un produit techno-tuning (reprise de booty-tecktonic par Scooter) où la voix survenant des fonds marécageux d’Otto von Schirach nous dit être venu poser l’énergie sonore dans les lieux pour nous voir suer. Ce qui aura lieu dans un premier temps sur des notes hard-core qui s’échappent sur des synthés dance, pour finalement atteindre le rivage sur des boucles de trance.
A la fin de cet intense gavage musical, on trouvera peut-être encore l’appétit d’y rejeter un coup d’oreilles. Ce serait donc le signe que cette célébration musicale a été habilement orchestrée par le duo.
Il se peut également que l’auditeur se sente assommé après une écoute attentive et qu’il n’y trouve pas son compte mais il y a une certitude qui planera -je l’espère toujours, comme une auréole au-dessus de leurs têtes débordantes d’ondes, c’est celle de leur incontestable talent.
Chroniqué par
TiNemFou
le 23/10/2007