L’occasion (réédition des Complete Machine Gun Sessions) faisant le larron angliciste : Peter Brötzmann conduisait, en 1968, la dream team de la Free Music européenne. Fast & Furious.
Aux côtés d’ Evan Parker, Willem Breuker, Fred Van Hove, Peter Kowald, Buschi Niebergall et Han Bennink, Brötzmann décide de tout sacrifier à un défoulement exutoire : maelström de pratiques permissives hurlantes, découpées ou gonflées de plaintes qui savent faire usage d’ironie mordante – free jazz évaporé à l’arrivée d’une fanfare soul sur Machine Gun, ou écarté au son d’un mambo soudain rendu à l’unisson sur Responsible.
Les ruades de piano solo de Music for Han Bennink passées, voici d’autres versions des śuvres rares que sont les deux pièces citées plus tôt : prises alternatives ou enregistrement concert (auquel participe aussi le saxophoniste Gerg Dudek) qui réaffirment l’évidence selon laquelle : s’il faut avoir chez soi un disque de jazz fomenté en Europe à cette époque, alors, il s’agit de Complete Machine Gun Sessions.
Chroniqué par
Grisli
le 12/10/2007