Pas vraiment un disque de fin d'été que ce mirifique
This Bliss, oeuvre en dix temps de l'allemand
Hendrick Weber. Plutôt un de ceux que l'on écoute en plein hiver, au chaud chez soi, à lire au coin d'un feu. C'est qu'il y a quelque chose de mélancolique et de chaleureux dans la musique développée par
Pantha du Prince.
Pas étonnant dès lors de le retrouver sur Dial, label créé par le binôme
Carsten Jost et
Peter Kersten et qui fait la part belle à ce genre de deep house minimale intimiste.
Pourtant, si l'on retrouve des similitudes troublantes entre le son de
Pantha du Prince et celui de
Lawrence (
Peter Kersten), les dix pistes qui composent ce superbe album ont leur propre identité. Plus lunaires qu'abyssales, elles emportent son auditeur dans un cosmos où sonorités dark (
White Out), bleeps scintillants et envolées synthétiques se croisent. Un joli ballet aérien qui donne doucement le tourni sans jamais en rajouter.
Il faut dire qu'il y a du
Alex Smoke dans la plupart des morceaux avec un côté druggy évident, parfaitement identifiable sur
Urlichten.
Parmi les autres réussites de cet album, on retiendra le fantômatique
Walden 2, le crépusculaire
Steiner im Flug, le très deep et cotonneux
Seeds of Sleep, sans oublier le chef d'oeuvre
Saturn Strobe. Plus organiques que les autres pistes, ceci étant dû au nappes délicates de violons, il constitue tout simplement le morceau parfait : mélodie poignante, rythmique entraînante mais discrète, lente montée en pression pour un final sompteux... Bref, de quoi laisser s'échapper une larme de bonheur sur ma joue.
D'ailleurs,
This Bliss ne signifie-t-il pas "Ce Bonheur" en français ?
Chroniqué par
Fabien
le 16/09/2007