Les quatre morceaux qui composent ce deuxième Ep des suisses de
Larytta (
Guy Meldem, co-fondateur de
Körner Union, trio de designers lausannais créateurs de l'artwork du disque et
Christian Pahud membre des sauvages post-rockers de
Honey for Petzi) n'appartiennent à aucun genre connu.
Si on pressent qu'ils empruntent volontiers aux élans artistiques du moment - mettre de la pop dans son électro ou inversement - ils réussissent à garder cette liberté de ton et cette magie foutraque qui ainsi bien amalgamées, surprennent et rendent littéralement accro.
Comme souvent chez les signatures de
Creaked,
Ya Ya Ya donne autant à entendre qu'à voir. Seulement quatre titres et pourtant tellement d'images qui viennent là perler le fil conducteur déjà bien tordu de chaque morceau. Autant d'incartades mélodiques insensées et colorées, appuyées elles-mêmes d'envolées vocales des plus allumées.
Un procédé qui, plus qu'à valeur de témoignage sur une quelconque méthode à la mode, reflète une envie a priori irrépressible de broyer les barrières et autres carcans formels en exercice par chez nous.
Des glissements subtils d'une électro Boardée vers un folk bancal (
Mother Earth) aux digressions vocales d'une chorale gospel sous LSD lâchée au "Paradis de la Groovebox" (le démoniaque
Ya Ya Ya et
Gimme Ten Seconds lâchage jusqu'au-boutiste de haute volée), on finit par culminer en moins d'un quart d'heure à plus de cent mille au-dessus du sol (le plus que charnel
Wonder Vendor) avec dans la gorge cette joie si bonne à brailler.
Imprévisible et singulier, avec en sus ce goût de l'ivresse à satiété qui suinte de chaque sillon de ce disque,
Larytta mérite toute notre attention et surtout une étroite surveillance.
Chroniqué par
Yvan
le 14/09/2007
