Si Kristín Anna Valtýsdóttir a quitté Reykjavik et Múm pour New York, c’est – au moins en partie – pour un homme. David Portner est plus connu sous le nom d’Avey Tare, le leader et compositeur d’Animal Collective, rare formation qui parvient aujourd’hui à conjuguer expérimentation, liberté et succès.
Kristín Anna s’est choisi un nouveau nom pour le Nouveau Monde. C’est désormais sous le nom de Kria Brekkan qu’elle compte officier. L’expérience conjugale se veut aussi musicale puisque Kristín-Kria travaille avec Avey-David : quelques backing vocals ou murmures pour Animal Collective, mais aussi et surtout un disque. Loin des Gunar et Orvar de Múm, elle fait le grand saut du duo en pensant, dit-elle, à celui du solo. Un croisement de la folk défricheuse de New York et de l’électronique savante de Reykjavik aurait de quoi faire saliver.
A défaut, Pullhair Rubeye nous rappellera que Kristín n’a jamais tenu la plume, ni la culotte, de son ancien groupe, et qu'Avey a de quoi faire avec le collectif animalier puisqu’un EP, un album et une tournée, ça occupe une année.
Composées en chemin, celles-là à Paris, celles-ci à Londres ou bien à New York, les chansons de Pullhair Rubeye se résument en une idée force : l’inversion. Tous les morceaux enregistrés sont joués à l’envers. Déconstruction, symétrie, abstraction et brouillage des pistes : soit. On retiendra que les compositions initiales – paraît-il absolument splendides, quelques fous ayant pris soin de les remettre dans le « bon sens », ou bien plus simplement offertes en live - sont tout bonnement illisibles, les voix déformées et les mélodies assommées.
Gâchis de talents, ce Pullhair Rubeye est un mauvais jeu de mots sur le sens de la musique.
Chroniqué par
Igor
le 15/08/2007
