Blindfold est le projet solo de
Birgir Hilmarsson - aka
Biggi, membre de
Ampop. Après
Stafraenn Häkon,
Ölvis,
Prince Valium, et
SK/UM,
Blindfold est une des dernières signatures islandaises du label anglais
Resonant.
Que ce soit à l’écoute des compositions purement instrumentales comme des titres sur lesquels
Biggi prête sa voix, nous plongeons dans des ambiances vaporeuses et éthérées auxquelles ses compatriotes nous ont déjà habitués. Ambient pop, post-rock version Reykjavik ou électronica : l’univers est aisément identifiable et franchement pas désagréable.
Lucky Beach Riviera Song est par exemple une très jolie ballade.
Le souci majeur – et le seul – qui se pose à l’écoute de ce premier disque est celui de son identité : les références à
Sigur Rós et
Múm sont écrasantes. Nous sommes également très proches, par endroits, d’
In A Safe Place, petit bijou de
The Album Leaf enregistré au Sundlaugin de Reykjavik.
Autrement dit, rien de plus islandais que
Blindfold. Et la difficulté se trouve là. Si le pont est habile entre ces trois références, si
Biggi assume avec plus de légitimité les partitions vocales qu’un
Jimmy Lavalle, il est loin des envolées de
Jónsi Birgisson ; si le projet est musicalement à mi-chemin entre les deux formations citées plus haut, reste que
Blindfold pèche par un manque crucial d’originalité et un conformisme ennuyeux. Les textures comme la facture sont connues, et si l’écoute est plaisante, elle n’a rien de transcendante. Les émotions sont, elles aussi, faciles : les titres
Sleepless Nights,
Nightfall ou
Don’t Despair en disent déjà trop.
Blindfold croit connaître la recette d’une contemplation mélancolique. Dommage, c’est tombé à côté.
Chroniqué par
Igor
le 04/08/2007