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Grails

: Burning off impurities



sortie : 2007
label : Temporary Residence
style : Post-Rock

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Tracklist :
01/ Soft temple
02/ More extinction
03/ Silk Rd
04/ Drawn curtains
05/ Outer banks
06/ Dead vine blues
07/ Origin-ing
08/ Burning off impurities

On aura attendu avant de parler de ce disque : attendu d’avoir des choses à dire, des choses à faire entendre, pas des choses à donner à entendre. Non, c’est pour les pauvres. Or, en matière de musique, de musique au moins, la solidarité ne vaut rien.

Burning off impurities est un album psychédélique. OK. C’est un truisme. C’est l’album le plus psychédélique de Grails. OK. C’est un autre truisme. Alors, même si les vérités sont la plupart du temps des truismes, en l’occurrence, ça ne veut rien dire. Burning off impurities est un album psychédélique pour autant qu’il soit possible de faire un album psychédélique en 2007. C’est-à-dire que c’est un album psychédélique et que ce n’est pas un album psychédélique. Ça ne veut rien dire non plus ?

OK.

Mais, c’est ça.

C’est étrange. À chaque instant, pour peu que tu aies une idée de ce qu’a pu être le psychédélisme, ou plutôt de ce qu’on entend communément par là, tu es en terrain connu. Ce n’est pas étrange. Mais, en revanche, ce qui l’est, c’est qu’à ce moment même quand tu te sens en terrain connu, tu ne l’es pas.

Les titres qui composent cet album gonflent et s’épuisent, ne t’épuisent pas toi, mais puisent dans l’idée qui les gouverne tout ce qu’ils ont à faire entendre. À la fin, il ne reste rien, des grésillements, peut-être, des choses qui ne s’entendent pas forcément, mais qui s’écoutent cependant. Et qui, du coup, se font entendre, dans le titre qui suit. Parce que, s’il y a des ruptures, s’il y a des chansons qui sont comme des entités disparates, indépendantes les unes des autres ou, du moins, c’est ce qu’on nous fait croire, il n’y a pas de discontinuités. Tout se tient. Tout se tient dans une même atmosphère. Chaque morceau est environné de cette atmosphère qui fait se réverbérer les sons, qui fait qu’ils se saturent aussi, qui fait que telle partie est claire alors que telle autre semble brouillée. Et, à la faveur d’un riff de guitare qui trouve dans le minimal sa raison d’être, tout repart. Les rails sont là, tracés, comme déjà avant qu’on parvienne au but. Et, on y arrive.

Dans ce disque muet, on croit entendre des chants quand on n’écoute que des métaphores de vagues. Dans ce disque que l’on ne saurait dire inclassable parce que ce serait déjà le classer et qu’on s’est assez trompé en voulant le rattacher à une histoire (le psychédélisme, ce qu’on a déjà fait ailleurs avec tel autre disque du même groupe), c’est comme s’il se produisait pourtant toujours quelque chose, à chaque fois, à chaque minute, sans qu’on ne sache plus vraiment où on en est. Dans cette batterie et dans cette basse qui donnent à la musique une dimension qui allie le dub à un groove que l’on dirait, par moments, jazz, tant la batterie, tout en ne lâchant jamais le tempo, s’éclate. Ou dans les cordes de ces guitares électriques — ou pas — après tout, qu’importe — qui songent à des mélodies comme on se remémorerait des souvenirs pour en faire quelque chose d’actuel, qui existe dans l’espace et dans le temps, et tournent autour de ces mélodies et de ces souvenirs et en font tout autre chose que ce à quoi on s’était d’abord attendu.

Ce disque, ce disque qui grince et qui rumine ses sonorités, ce disque qui cherche toujours des voies originales pour se faire entendre, ce disque, on aurait tort de le juger, comme ça, en quelques lignes. Ce disque plein de sortilèges, on aurait tort de lui faire un sort, comme ça, comme je le fais, en quelques lignes. C’est un disque vers lequel il faudra revenir quand on ne saura plus quoi écouter parce qu’alors on y entendra tout ce qu’on n’entend pas forcément ailleurs et tout ce qu’on cherche pourtant. Des choses simples, mais des choses qui ont de l’ampleur. Des choses simples, mais des choses qui nous prennent à contre-pied sans le moindre contretemps. Un harmonica quand on croit avoir tout entendu. Un piano pour augmenter encore un peu plus l’espace sonore.

Si seulement tu savais ce qui t’attend encore.

Chroniqué par Jérôme Orsoni
le 31/07/2007

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