La scène électronique est actuellement secouée par le phénomène
Justice. Le duo sera présent sur toutes les scènes cet été, fait la couverture des magazines spécialisés et occupe bien des conversations de passionnés. Projetés sur le devant de la scène grâce au désormais tube
Never be alone,
Xavier de Rosnay et
Gaspard Auge n’avaient pas le droit à l’erreur pour leur premier LP. Ce
Never be alone emprunté à
Simian il y a quatre ans avait en effet laissé apparaître un talent. Il fallait maintenant prouver au monde que le phénomène
Justice pouvait durer. Après un
Waters of Nazareth plutôt convaincant,
Justice présente son album
+ avec pour seul titre une croix imitant un crucifix.
Le single
D.A.N.C.E résume à lui seul la teneur des douze pistes.
Justice veut faire exploser les dancefloors sur des rythmiques simples mais entraînantes. Nul doute que d’ici peu, tous les clubbers perdront leur voix à épeler les cinq lettres, remuant sur le mélange basse guitare rétro. Je dois avouer m’être d’abord attardé à détester ce single, avant d’en apprécier les qualités. La structure est impeccable.
Genesis, la génèse de
+, porte les espoirs d’un album soigné aux influences variées. Les premières notes de
Let there be light anéantissent cet optimisme occulte qu’on tentait de cacher. Tout comme
Let there be light,
New Jack peut amuser l’auditeur pendant un temps mais devient terriblement désagréable après quelques écoutes tant la saturation des synthétiseurs agressent l’oreille, à la manière de leurs collègues
Feadz, leur collocataire chez Ed Banger. Autre influence certaine, celle des
Chemical Brothers sur
Stress et ses cordes stridentes, comme extraites d’une version accélérée d’Hitchcock, qui donnent naissance à un morceau techno-industriel réussi. On retrouve l’extrême saturation de
Waters of Nazareth avec grand plaisir.
Alors, bien sûr, on va danser, on va s’amuser, se laisser porter par les rythmiques endiablées de l’album au crucifix et lever les bras au ciel. On pourra ainsi s’évader quelques instants et faire abstraction de tout ce qui gravite autour de nous. Le beat cinglant fera oublier un temps que l’on a peut-être un peu trop bu et qu’il serait grand temps de rentrer. Nos agitateurs de dancefloors signent ici un premier LP simple mais efficace. On ne sent pas un perfectionnisme profond chez les « Justiciers » mais, au fond, on s’en moque. Ce que l’on veut, c’est se laisser aller sur un dancefloor à l’ambiance électrique. Pour la finesse et la sensibilité, il faudra repasser. En revanche, je ne serais pas de ceux qui se risquent à présenter
Justice comme le successeur de
Daft Punk.
Chroniqué par
Camille
le 03/07/2007
www.myspace.com/velkroh
par Velkroh (le 23/10/2007)
La comparaison avec les Daft est trés facile, un duo d'electro (aux rythmes binaires) parisien à l'accent pop.
Parlons du son, ici pas de nappes aériennes, d'accent Rave, mais de la grosse compression, des rythmes assez rock parfois. On sent bien que Justice est beaucoup moins influencé par les debuts de la techno ou de la house que les Daft. Pas de charabia, on va au plus efficace, en passant par la bande son de film un peu rongé par le temps tout en insuflent une volonté de rendre l'auditeur surpuissant...mais faible à la fois. Lui marteler la tronche a coup de kick ultra-compréssé, de distortion surpuissante, de reverberation cathédralesque et pourtant si opressive, mais aussi le faire pleurer comme un ado avec des morceaux pop au accent de Disco-funk (sur ce point peut etre que les Daft sont aussi passer par la).
Justice entre le film de zombie et la comédie musicale dégoulinante.