Jarvis Cocker n’est pas n’importe qui. Avant d’être le parolier talentueux et très demandé que l’on sait, il était le leader de
Pulp. Compositeur pour
Marianne Faithfull, leader de la formation électro-rock
Relaxed Muscle, compagnon occasionnel de
Johnny Greenwood et
Phil Savey (
Radiohead), ou plus récemment auteur de la quasi-totalité de l’album très médiatisé de
Charlotte Gainsbourg,
Cocker a mené pendant plus de 15 ans la barque de ce groupe incroyable, ovni de la britpop des vingt dernières années.
Depuis, le parolier le plus acerbe du Royaume-Uni vit à Paris où il a préparé son grand retour. Le dernier dandy de la pop anglaise a-t-il concocté de quoi mettre enfin tout le monde d’accord ? Malheureusement, la déception est à la mesure de l’attente : énorme.
Jarvis n’est qu’une succession de treize titres assez plats, le pur produit d’une pop qui a cessé, précisément avec
Pulp, de se renouveler. De ballades douçâtres, comme ce
I Will Kill Again dont le titre promettait une énergie revancharde, en titres sans queue ni tête, tel
Baby's Coming Back To Me.
Tout n’est pas à jeter, loin s’en faut.
Fat Children est d’une réelle efficacité, par exemple. Mais reste que l’on n’attendait pas
Cocker ici.
Tonite sonne comme un de ces titres de
Pulp du début des années 1990. Deux écoutes suffisent ici à avoir la nausée.
Lui qui avait su à plusieurs reprises devancer son temps (
Freaks, 1986 ;
This Is Hardcore, 1998), ne semble plus aujourd'hui en mesure d'apporter sa pierre à l'édifice. Qu’est-il donc advenu des magnifiques chansons de
This is Hardcore ? Où est passé celui qui composa
The Fear, meilleure introduction rock de la dernière décennie avec
Airbag ?
Jarvis Cocker s’est, à n’en pas douter, emmêlé les pinceaux. Un enfant prodige de la pop anglaise désormais incapable de participer au renouvellement de celle-ci. Triste.
Chroniqué par
Igor
le 01/07/2007