Après avoir dressé le Portrait d’Irène Schweizer, le label Intakt s’attaque à celui du contrebassiste Barry Guy.
On sait le goût de Guy pour les écarts. Ceux qu’il se permet entre un lyrisme régulièrement emporté par les dissonances à la tête du London Jazz Composers Orchestra (aux free jazzmen inspirés : Paul Rutherford sur Ode Part 1, ou Evan Parker et Paul Dunmall sur Harmos) et une improvisation libre en solo (les grincements à l’archet et les cordes accrochées de Toujours rouge et I Have Crossed By The Grace of The Boatman), par exemple ; ceux, aussi, dus à un aller-retour entre les déconstructions d’un New Orchestra parmi lequel on trouve, entre autres, Mats Gustafsson et Raymond Strid (Inscape), et les rencontres productives en petit comité - des délicatesses mises en place aux côtés du pianiste Agusti Fernandez et du batteur Ramon Lopez (Odyssey) aux gestes vindicatifs fomentés avec Evan Parker et Paul Lytton (Agreement).
Fidèle, le portrait présnte les multiples facettes découvertes sous le masque du musicien d’avant-garde. A l’amateur, maintenant, d’aller y voir, et de poursuivre ensuite une exploration prometteuse.
Chroniqué par
Grisli
le 07/06/2007