La plupart du temps sans conséquences, les œuvres compilés des grands noms du jazz se succèdent, amenant d’autres bénéfices à d’obscures entreprises qui, alors qu’elles auraient au moins pu faire un choix entre soigner la musique et contenter l’auditeur, se sont déclarées incapables de trancher. Pourtant, ici ou là, fleurissent les exceptions. Parmi elles,
The Small Group Sessions de
Charlie Parker.
Ayant trouvé son angle d’attaque - les enregistrements de
Parker en formations réduites entre 1944 et 1948 -, la compilation peut dérouler chronologiquement une sélection inaugurée par la présence du saxophoniste dans l’orchestre swing de
Red Norvo (qui comptait aussi dans ses rangs une autre figure du be bop, celle de
Dizzy Gillespie).
Menant par la suite quelques partenaires gigantesques (
Gillespie,
Miles Davis,
Max Roach,
Barney Kessel,
J.J. Johnson),
Parker dessine les contours de ce que doit être le bop : foisonnant, intense, expéditif. Multipliant les solos impeccables comme d’autres enfilent des perles (
The Hymn,
Carvin’ The Bird), il se permet aussi de retrouver un swing lustré (
Drifting On A Reed,
Quasimodo) ou de verser avec élégance dans la mélancolie (
How Deep Is The Ocean ?).
Répétant sur chacun de ses titres l’importance du langage parkerien, et rappelant la liste longue des partenaires d'exception du saxophoniste,
The Small Group Sessions offre un panorama sélectif et convaincant de l’œuvre du musicien, sans brader ni l’inventivité de son propos ni les attentes (en matière de son, notamment) de l’auditeur.
Chroniqué par
Grisli
le 31/05/2007