Courant en manque d’avoir été plus tôt « postisé », le minimalisme de Steve Reich, Philip Glass ou Terry Riley, voit aujourd’hui son influence évaluée par une compilation regroupant 19 compositeurs contemporains dispersés sur 4 pays (Belgique, Chine, France, USA).
Si le minimalisme américain a su profiter des libertés d’un champ stylistique permissif, étendu entre musique contemporaine et musique pop, il en aura aussi parfois abusé, quitte à mettre la main sur quelques compositions maniéristes, voire bouffies. 40 ans plus tard, le mouvement influence encore, et, toujours, de différentes manières.
Ainsi, on remarquera sur cette compilation préparée par le musicien Hervé Zenouda un goût certain pour les trajectoires éclectiques : celles de musiciens attirés par une orchestration aux intérêts dramatiques (Eric Schwartz) ou héroïques (Belinda Reynolds) le long de compositions ronflantes ; celles de faiseurs d’atmosphères plus convaincantes, bâties au son de guitares (Claude Izzo), d’accordéon (Steve Peters) ou de nappes électroniques (Fathmount, Hervé Zénouda) ; d’autres trajectoires encore, déviant leurs pratiques classiques afin de sublimer des compositions soignées (Pierre-Yves Macé, Dean Rosenthal) ou imposant une musique électroacoustique qui voit ses penchants mélodiques remis en cause par une électronique perturbatrice (John King) ; celles, enfin, de brouilleurs de cartes inspirés (Nick Didkovsky) ou pas (Marco Oppedisano), appliquant le développement de leurs répétitions à leur rock bruitiste.
D’inventions éclairées en exercices de style parfaitement cadrés, Post-Minimalism a l’avantage d’exposer de façon exhaustive ce que peuvent faire d’un courant musical des compositeurs arrivés après lui, qu’ils tiennent du suiveur influençable, du continuateur honnête ou (pour la plupart, soulignons-le) du véritable créateur transformant ses influences en œuvres personnelles.
Chroniqué par
Grisli
le 28/05/2007