Enregistré sur deux jours en mars 2004, Nippara – Tokyo scelle la rencontre du chanteur Phil Minton et de trois jeunes représentants de la scène improvisée japonaise : Yagihashi Tuskasa (saxophone alto), Sato Yukie (guitare électrique) et Higo Hiroshi (basse).
Plus décidé que jamais à défendre pieds et poings liés (par la camisole) un précis de musique gastrique élaboré sur l’instant, Minton précipite un monologue grave et éructant sur les notes électriques espacées et celles, traînantes, du saxophone (7:41). Déposant ensuite des bruits de bouche infimes et quelques sifflements sur les accords de guitare que Yukie traite au vibrato (3:50), Minton régresse enfin sur 11:04, pièce qui combine les déflagrations sonores de la guitare et de la basse aux souffle et cris d’un poupon contrarié.
Deux jours avant, les quatre musiciens avaient enregistré trois autres improvisations, hésitant, elles, entre l’élaboration lente d’un univers caverneux – le chanteur sifflant quelques parallèles aux sentences de Tsukasa pour toute récréation (12:47)– et celle de formules accumulant grincements et larsens rehaussés des plaintes que l'Anglais change en chants étrange (8:10). Expérimental, le tout, à l’image de la discographie de Phil Minton ; et révélateur, au Japon, d’univers en devenir.
Chroniqué par
Grisli
le 26/03/2007
