Auprès d’invités de taille (Clive Bell, Rhodri Davies, Gunter Müller, Rafael Toral, entre autres), David Toop dresse un monument électroacoustique de quiétude sonore.
Absorbant les passions qui animent son auteur pour l’ambient électronique et la musique de gamelan, l’album délaye sur cinq titres une musique lasse faite de nappes étirées et d’interventions sur percussions de bronze ou de bois. Frôlant parfois la plage silencieuse (Decomposition), la musique de Toop peut rappeler celle, spectrale, d’Eno (Falling Light), ou réinventer une nature des origines – autant dire chimérique – en animant une nuée d’oiseaux rares, urubus découverts dans les limbes d’instruments (Heating & Cooling, Slow Pulse).
Ailleurs, sauvages, quelques voix enregistrées, l’incursion de larsens ou de notes rares sorties d’une flûte de bois, rehaussent le concret du propos, absorbé quand même par la contemplation transcendante et érudite que distille, discret et sophistiqué, Sound Body.
Chroniqué par
Grisli
le 20/03/2007