Au confluent de courants divers – musiques classique et contemporaine, jazz et folklore inventé -, le quartette allemand Syntopia donne sur Mars une actualité convaincante aux anciens espoirs du Third Stream.
Fantasmant un voyage dans l’espace pour éviter tout attachement à quelque influence dominante, l’ensemble dispose comme il l’entend ses intentions éclatées : baroque fondu en progression lâche (Elysium Planitia), structures sourcilleuses auxquelles se heurtent violon et clarinettes (Olympus Mons), éléments réunis de répétition et déconstruction (Goodbye Earth).
Dispensant un expressionnisme curieux, le quartette en évoque d’autres (Kronos et Balanescu sur Newton Basin ou Goodbye Earth) comme il trouve un terrain d’entente satisfaisant aux intérêts qu’il voue aux musiques de Stravinsky et Prokofiev, à celles de George Russell et Chico Hamilton.
S’égarant une seule fois en chemin (étouffé par les lianes d’une forêt qu’il installe sur Valles Marineris), Syntopia Quartet peut revenir satisfait de son expédition de Mars et de reconnaissance.
Chroniqué par
Grisli
le 12/03/2007