OUF ! C’est ce que l’on aura presque envie de dire de cette nouvelle sortie du label Morr Music qui tendait à s’époumoner dans un registre electronica-tourne-en-rond. Les dernières sorties marquantes en tête qu’étaient Lali Puna, Notwist ou B.Fleishmann trouvent enfin un successeur. Pour cela, le label allemand a brisé les frontières jusqu’à Jacksonville en Floride pour y ramener deux petits jeunes, Alex Kane et Ben Cooper, déguisés sous le nom d’Electric President.
Avec à peine une vingtaine d’années à leur compteur, ils nous livrent leur premier album, rempli de pop-songs naïves, j’oserais presque dire fraîches et sans aucun doute maîtrisées. Un disque laiteux qui se boit d’une traite. Aux premières notes découle un peu de cette électro/pop britannique à la Postal service ou Why ?, marquée par la singularité de voix que possède Ben Cooper, voix mignarde qui, malgré sa tonalité particulière, ne tombe pas dans l’exubérance.
Guitare, voix, basse, batterie, laptop, chaque instrument a conquis sa place dans la partition et vient construire un petit édifice romantique. Un mélange érudit qui laisse planer avec une facilité déconcertante une guitare aux sonorités folk sur un habillage électronica qui donnerait à quelque chose près l’envie de se rouler dans l’herbe fraîche ou de taper des mains au son d’Insomnia. Ici, il n’y a pas de place pour la pudeur, la guitare sait aussi rugir comme dans Ten thousand Lines, et même si on reste toutefois sur l’idée d’un album sage, son duo de créateur ne cèdent pourtant pas à la facilité de quelques mélodies pop simplistes. C’est le travail de broderie qui l’enrobe qui vient nous étonner au fil de l’écoute et qui fait que l’on s’y suspend tout le long comme sur les branches d’un jeune arbre déjà robuste.
Chroniqué par
TiNemFou
le 12/03/2007