A l’heure où la majorité des groupes pop revendique une approche expérimentale de la chose, High Llamas enfonce sur Can Cladders le clou mélodique. Et fesse, de l’autre main, les penchants intellectualo-nombrilistes de la plupart de ses collègues.
Pas encore sorti d’une pop à l’ancienne coincée entre Beatles (Winter’s Day) et Beach Boys (Rollin’), Sean O’Hagan assume ses influences avec sensibilité et illusion. Compositeur de mélodies heureuses, parfois réussies (The Old Spring Town, sur lequel il réaffirme la ténacité des liens qui l’unissent à Stereolab, Can Cladders), il mène ses High Llamas avec constance et tranquillité.
En conséquence, on retrouvera sur ce nouvel album les égarements familiers au groupe : déclinaisons tonales pour toute progression mélodique (Clarion Union Hall), morceaux traînards (Honeytrop) ou mièvreries distillés en arrangements (Winter’s Day).
Mais à force d’avoir entendu, ces dernières années, des dizaines de groupes incapables de donner les gages d'un statut d’expérimentateur qu'ils se sont eux-mêmes attribué - flatterie qui peine pourtant à apporter quoi que ce soit d’inédit à leurs tentatives musicales -, l’auditeur pourrait bien voir en Can Cladders un refuge honnête aux modes satisfaites, et faire des High Llamas, groupe d’arrière-garde grandiloquente et parfois superbe, le comble de l’originalité.
Chroniqué par
Grisli
le 08/03/2007
