Sur deux volumes séparés, Alexander Von Schlippenbach interprète, seul au piano, 15 compositions personnelles et 6 reprises. Délicat ou emporté ; toujours leste.
Evoluant sans garde-fou, Schlippenbach investit aussi bien le champ classique - mêlant touches impressionnistes et expressionnistes (Devices and Desires, ou le plus que lent Twelve Tone Tales II) ou d’essence plus contemporaine (Twelve Tone Tales) – que celui du jazz – sur des thèmes personnels (K 2, Meo, sur lesquels le pianiste adresse quelques clins d’œil à Monk ou Schweizer) ou non (reprises de Les de Dolphy et de All The Things You Are de Kern).
S’il bouscule parfois ses postures sages au contact d’une ferveur subite accueillie avec bienveillance (The One, Only Thing Left), Schlippenbach construit le plus souvent une musique contemplative, déliée et délayée (Twelve Tone Tales III, Something Sweet, Something Tender), qu’il agrémente d’accents monkiens (Born Potty, Wildcat’s Proper Hit) ou estime à la lumière d’une réflexion vigilante. Avec assez de savoir-faire pour donner dans la redite sans jamais rien ressasser.
Chroniqué par
Grisli
le 30/01/2007