Dans la série consacrée par le label Soul Jazz à la scène underground new-yorkaise des années 1970 et 1980, ce troisième volume évoque des libertés musicales régénérées par l’utilisation de synthétiseurs, qui ajoute d’autres préfixes – post et proto - au punk à les précéder et à l’électro qui suivra.
Dans le sillage de la scène No Wave, quelques groupes tonnent le lien indéfectible les unissant au rock – reprise de Jailhouse Rock par Judy Nylon, rengaine ensorcelante d’Implog ou progression rock et blues de James Blood Ulmer – ou à la pop – déviée par JT sur Ampheta Speak, refroidie par Ike Yard interprétant A Dull Life.
Ailleurs, boîtes à rythmes et synthétiseurs prennent davantage de place, qui mènent les groupes à rendre une musique froide aux portes de la coldwave (Holland Tunnel Drive d’Implog, Nudes In The Forest de Dark Days) ou à construire des expérimentations crânes mêlant flot électronique et perturbations bruitistes (Martin Rev, sorti de Suicide, ou Dark Days, plus convaincants encore, avec Hands In the Dark).
Pour compléter l’ensemble, un bel exercice de poésie sonore (On The Beat du Boris Policeband), et, sans évidemment en avoir fait le tour, New York Noise, Vol. 3 aura exposé l’essentiel d’une scène qui plie maintenant ses gestes anarchisants aux mesures implacables sorties de boîtes à rythmes, sans pour autant s’interdire, ici ou là, d’outrepasser les cadres.
Chroniqué par
Grisli
le 29/01/2007