Minimaliste jusqu’au bout des ongles, diront certains. Du titre de l’album au nom des pistes, de l’artwork à la production, Bericochea semble en effet chercher (et trouver) sa marque de fabrique au sein d’un minimalisme ayant, depuis son premier album (Rojo, en 2003), fait largement école. Musique d’ascenseur pour ses détracteurs, sommet de l’efficacité concentrée répondront ses thuriféraires.
Après un premier long format sur l’incontournable label canadien M_nus (Marc Houle, Magda, Hawtin, Heartthrob …), où régnait une ambient ponctuée de volutes techno éparses, le madrilène a cette fois décidé de sauter le pas vers une production plus corpulente, un tempo plus soutenu … toute proportion gardée. Album fétiche de vos afters embrumées, Sueño est comme son titre l’indique une invitation au songe et à la rêverie, un pied sur le dancefloor, l’autre perdu dans un autre temps. Linéaire dans sa conctruction et ses enchainements, Bericochea évite les pièges de la redondance facile et ennuyeuse, recolle avec une thématique précédente avant de mieux se perdre de nouveau.
Première sortie du label crée par l’espagnol (Rojo), Sueño résonne comme une techno contemplative, minimaliste dans sa composition mais aux contours multiples, un sentiment renforcé par la qualité de la production et du mastering (réalisé par Pole, autre ciseleur attentionné). Ici, pas d’expérimentations hasardeuses, de bleeps ou de clicks pour space odyssey, mais plutôt un pied malin, une approche sexy et une boucle ressassée à l’envi comme pour mieux revendiquer son psychédélisme moderne. Bonheur de se perdre dans les méandres d’un titre sans fin (s5 et s6), hypnotisme sans nom (s3) ou impression de « déjà vu », Bericochea berce vos rêves éveillés avec la finesse d’un orfèvre.
Respirez, dansez, rêvez …
Chroniqué par
Oropher
le 18/01/2007