Le rock instrumental porté à ses limites d'évocations, et aux limites mêmes de son genre. C'est ce que déploie ce troisième album de Do Make Say Think, & Yet & Yet, qui dégage dans une répétitivité toujours plus riche des thèmes climatiques et audacieux.
Dès les deux premiers titres, on ressent la diversité des inspirations du groupe, oscillant entre rock et électro, nourissant ses thèmes de toutes les tentatives du rock menées jusque là, et décidant de fusionner les styles afin de trouver son propre langage. Le titre de l'album est parlant, chaque morceau de l'album semble creuser encore et encore un même thème, le truffant d'arrangements toujours plus surprenants, pour dégager toute sa puissance, dans une répétitivité hypnotisante.
Cet album est le premier à dégager une effervescence aussi forte, et ce à cause de l'emploi beaucoup plus poussé d'instruments digitaux et d'effets originaux sur les guitares. Les albums précédents semblaient plus marqués de classicisme, alors que celui là marque les jalons d'une exploration encore plus complexe de la musique instrumentale.
Do Make Say Think semble s'être permis un détour plus franc par la trip-hop et l'électro pour renforcer les traits qui en faisaient un groupe étrange et inclassable ; et malgré ce pendant d'expérimentation qui semble plus fortement marqué, les thèmes restent jazzy, extrêmement accessibles et subtils, ce qui donne à l'écoute ce semblant d'étrange familiarité avec cette musique si nouvelle.
Chroniqué par
Lou
le 05/01/2007
