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Godspeed You Black Emperor

: Yanqui U.X.O.



sortie : 2002
label : Constellation
style : Post-Rock

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Tracklist :
1/ 09-15-00
2/ 09-15-00 (cont.)
3/ rockets fall on Rocket Falls
4/ motherfucker=redeemer
5/ motherfucker=redeemer (cont.)

Chaos en crescendo. Phrases atonales, secondées par une basse sûre d'elle-même. Une percussion vient donner de l'ordre aux sons anarchiques. Et tout d'un coup, au cours de ce déchaînement de percussions et de cette avancée monotone de la basse, les transitions s'enchaînent sans même qu'on puisse les distinguer. Les guitares "crient", mais sans reproduire de clichés, épaulées par une batterie puissamment libre. Et tout cesse brutalement sur un larsen, comme pour laisser du répit à ce déchaînement si brutal, et qui pourtant nous parle. Tout cela pour reprendre, tout en surprise, dans un chaos toujours aussi foudroyant, mais cette fois-ci plus mélodieux, comme pour tracer le contour d'une direction à toute la violence de cette tornade de sons.


Le silence en pâture, comme pour poser l'interrogation : es-tu capable d'en entendre plus ?


Piano laconique. Guitare climatique. La grande avenue du post-rock semble encore  créer son propre lever de soleil, rien que pour l'éclairer, encore. Comme la lumière croissante d'un été montréalais, lourd et annonçant l'orage, le morceau s'étoffe d'inquiétude et d'électricité. Guidés dans cette avenue presque invisible tant elle s'éclaire, nous avançons à nouveau, sans même être sûrs de pouvoir suivre, dans un monde étranger, mystérieux, mais dans lequel une main nous guide, celle d'un motif de guitare au son bien connu dans le post-rock : la douceur acérée qu'on sent le plus dans une télécaster. Les guitares se répondent pour mieux entourer cet endroit d'où nous ne pourrons pas décider de sortir au moment même où nous le voudrons, mâtinant l'attente de la grande surprise d'une douceur mélodieuse presque intolérable, tant on sait que la percussion prévient du grand changement... Des violons supplient, en même temps que nous, ébahis dans un silence intérieur de l'ordre du religieux, de résoudre cette attente. Les silences s'éparpillent, comme pour entourer chaque note de violon qui languit du chaos. La fébrilité croît, au fur et à mesure que les silences disparaissent dans l'éclair de lumière de la dissonance. Voilà que les violons s'ébattent dans un chaos qui par sa force prévient de sa fin imminente.


Il y a quelque chose d'Arnold Schoenberg et de Berlioz dans les symphoniques ébats de GY!BE, mais il y a aussi ce poétique et suppliant appel à la mélodie qui vient réconcilier toutes les révolutions musicales dans un seul style, alliant chaos, rythme et mélodie dans une déferlante de musique qui, pour le coup, accompagne chaque battement de coeur, chaque mouvement de respiration, chaque larme, du début à la fin de cette histoire dont les possibilités de narrations sont infinies, mais le conteur - le groupe lui-même et son style - est unique.



Chroniqué par Lou
le 17/12/2006

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