Fresh Poulp Records continue l’aventure de la musique libre, après le très récent dub marocain,
Dubosmium. Aventure qui l’amène à dénicher des musiciens anonymes, pourtant armés de vécus musicaux variés et solitaires.
The Orientalist est un de ces autodidactes, fouineurs de samples, amoureux des ambiances ethniques, composant avec une approche clairement sombre et illbienne. C’est d’ailleurs cette approche qui fait de
1000 Sounds Lotus un album très intéressant pourtant pourvu d’un mauvais mastering.
L’illbient, pour rappel, est la spécialité du label
Wordsound. Un genre musical sombre, tiraillé entre hip-hop, electronica, dub indus et sonorités naturelles ethniques, le tout formant une musique à la fois complexe et minimaliste.
A l’écoute de
Tibetan monks playing fuzzy bass tablas, cérémonie tibétaine traditionnelle se heurtant à un beat hip hop saturé, il est facile de comprendre que
The Orientalist veut nous faire voyager dans son univers bouillant et sa conception musicale paradoxalement froide.
Chaque track possède son identité culturelle et ses influences, les connaisseurs n’auront aucun mal à faire le lien.
Entering the Mummy Grave (lo-fi dusty dub mix) est clairement inspiré des plus sombres relents d’imaginations de
Skiz Fernando ak
Spectre, fondateur de
Wordsound records et maître de la face cachée de l’abstract hip hop noire et indus. Cette facette underground du hip hop et des expérimentations ethno-electro doit également son importance grâce à un homme :
Muslimgauze. Un maître dont
The orientalist s’est également largement enivré,
Arabic ensemble trapped in a desertronic sand storm rappelle étrangement son univers peuplé de percussions sur fond de samples étranges.
Toutes ces influences forment
1000 Sounds Lotus sans pour autant en faire un album copie. L’artiste a réussi à reprendre ces éléments pour en faire un album très agréable, à l’ambiance sombre mais forcément addictive. Elle vous fera voyager entre Maghreb, Asie du Sud Est, Moyen Orient pour finalement vous faire atterrir dans les ruelles pouacreuses de Brooklyn, en un ultime hommage à Wordsound.
Personnellement attaché à ce label, jamais je n'avais senti un artiste français s’en approcher d’aussi près.
Release téléchargeable librement
Ici
Chroniqué par
Kiteklat
le 02/12/2006