Kill the Vultures ou l'art de placer un flow narratif sur du blues/jazz dépressif. Kill the Vultures ou 31 minutes de pause au milieu d'une guerre imaginaire, 31 minutes reclu dans un vieux club où un band tout aussi imaginaire passe sa bande-son oppressante. Mais 31 minutes seulement, soit à peine le temps de s'installer, à peine le temps d'oublier.
Kill the Vultures ou le jazz et le blues inscrits au fer rouge dans l'épiderme. Le rap en artifice, la musique sur le devant de la scène. On ne dira pas que Mc Crescent Moon livre une pâle production, non, plutôt qu'il a trouvé le juste équilibre entre son phrasé et l'ambiance sonore. Un rap imbibé et enfumé sur une musique qui colle aux banquettes en velours rouge.
De premières secondes waitsiennes, ambiance Bone Machine, prolongées sur Dirty hands en batterie syncopée. Un Moonshine d'ouverture superbe d'élégance et de simplicité. Et tout s'enchaîne. Un loop obsédant de sax (Spider's eyes), une guitare folk envoûtante (Days turn into nights), un cuivre étouffé au milieu d'un miasme musical bruitiste et grouillant (Strangers in the doorways), et des cordes et du piano (Vermillon) et encore cet entêtant sax (How far can a dead man walk) et ces drums...
31 minutes. Fin du premier acte ? Non c'est la fin. La césure opérée dans l'espace/temps vient de se refermer. La guerre imaginaire tonne toujours au dehors, personne ne veut partir. Il y a une telle nécessité à prolonger ces quelques instants d'absence, ces quelques notes, cette fusion. On voudrait encore de ces sonorités crasses, étouffées. De ce blues archaïque, de ces impros jazz, de ce folk poussif. Fermeture du club, j'ai encore soif.
Chroniqué par
Demokrite
le 30/10/2006
par RémyD (le 26/02/2007)
Apres leur passage aux abatoirs de Bourgoin-Jaillieu, nous avons réalisé une interview de deux des membres présent, Crescent Moon le MC et Anatomy le BeatMaker.
Vous trouverez l'interview ainsi qu'une video uploder sur youtube faite par nos soin à cette adresse http://metal-rhymes.com/killthevultures.html
Bonne visite.
par Guillaume (le 30/10/2006)
Jolie chronique.