Après s’être mesuré à la musique électronique de
Phil Durrant ou
Toshimaru Nakamura, le saxophoniste
John Butcher évoluait aux côtés de
Christof Kurzmann le temps de concerts donnés en 2002 et 2003. Pour construire une nouvelle œuvre d’électroacoustique improvisée et pertinente.
Derrière Lloopp,
Kurzmann s’occupe donc de traiter le ténor et le soprano de
Butcher. Donnant familièrement dans les boucles évidentes, les larsens légers et les souffles redirigés, le duo se montre concret et astucieux: répercutant quelques notes échappées du saxophone sur un drone vrombissant (
Klafter), les amassant ailleurs au milieu d’inserts électroniques baroques (
Shilling), ou décidant de la progression implacable de la densité de
Therblig.
D’
Aume à
Thimbleful,
Butcher se fait de plus en plus présent. Avalé d’abord, le voici prenant ses aises lorsqu’il oppose des graves caverneux aux effets de masse et petites saturations de
Kurzmann (
Redwood Second). Enfin, appuie ses phrases ou les étire, pour donner une autre couleur à l’improvisation en cours.
Avant
Efzeg ou
Polwechsel, le duo
Butcher /
Kurzmann aura servi avec tact la musique électroacoustique d'un millénaire naissant. L’aura dégagée, même, de l’impasse dans laquelle purent la plonger d’autres musiciens, moins inspirés. A ceux-là, il ne reste qu’à suivre.
Chroniqué par
Grisli
le 30/10/2006