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Guillemots

: Through the Window Pane



sortie : 2006
label : Polydor
style : Pop

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Tracklist :
01/ Little Bear
02/ Made Up Love Song #43
03/ Trains to Brazil
04/ Redwings
05/ A Samba in the Snowy Rain
06/ Though the Window Pane
07/ If the World Ends
08/ We're Here
09/ Blue Would Still Be Blue
10/ Annie, Let's Not

Quelques mois seulement après la sortie de leur EP From the Cliff, revoilà nos drôles d’oiseaux multinationaux Guillemots. Avec ce nouvel album, brillant, le groupe réaffirme en à peine une heure qu’il ne faut jamais prendre la musique au pied de la lettre. Ainsi Through The Window Pane pourrait être une version européenne d'une bande originale d'un film de Bollywood.

Bollywood en premier lieu par la durée des titres. Avec une moyenne de cinq minutes par morceau, nous sommes bien loin du format exigé par les ondes, mais ce groupe peut se le permettre. En effet, contrairement aux Pipettes ou à Lily Allen où le format très court évite que l’on se lasse de la superficialité de leur musique, toutes les subtilités des Guillemots se dévoilent petit à petit, dans la longueur. On retrouve deux titres de l’EP dont l’énergique Trains to Brazil. Through The Window Pane et Annie, Let’s Not Wait possèdent d’ailleurs les ingrédients qui font de ce morceau un tube : l’aspect pop, les passages jazzy plus agressifs et les mouvements plus lents. Samba in the Snowy Rain ou If the World Ends sont pour leur part des ballades douces et planantes. La contrebasse et les cuivres s’expriment plus et dans des variations plus orchestrales. Mais le coup de maître réside dans la clôture de l’album : Sao Paulo, un titre fleuve de douze minutes. A travers lui transparaît tout l’univers des vieux films monochromes des années 50 avec un saxophone mélancolique semblant prendre un ascenseur pour l’échafaud sur fond de doux rouleaux mourants sur la plage, et un clavier où le piano se mue en vieille cloche. Des dérapages musicaux se produisent au milieu du titre : tous les instruments se mettent à monter et descendre leurs gammes, sur tous les octaves, dans tous les sens. On a cette fois l’impression d’être au creux de la houle en pleine tempête ("There’s no skin left on your bones").

Bollywood toujours par la thématique amoureuse, récurrente en pop, filée dans sa version la plus ringarde et kitsch. Deux jeunes gens s’aiment, font un voyage au Brésil, y dansent une samba (de MC Lord Magrao) sous la pluie neigeuse (canadienne d’Aristobal ?). Malheureusement à leur retour, les doutes sur la véracité de leur amour surgissent et ils se posent beaucoup (trop) de questions derrière les carreaux de leurs fenêtres respectives. Pour finir le jeune homme repart à Sao Paulo où il attendra sa belle Annie, et nous savons tous que si la fin n’est pas contée ici, elle sera heureuse ! Le concert de cloches et cuivres d’une minute terminant l’album en témoigne.

Les textes sont délibérément pauvres et drôles : "If I leave you, all the stars wouldn’t fall from the sky and the moon wouldn’t start to cry". Cependant certains passages dégoulinants sont un peu fatiguants (We’re Here, And If All). La voix d’Aristabal quant à elle accompagne Fyfe à plusieurs reprises (Redwings), accentuant le côté comédie musicale. On trouve aussi régulièrement des chœurs (Made Up Lovesong #43, Through the Window Pane) et des sursauts disco (We’re Here, Annie, Let’s Not Wait) qui finissent de parfaire la dimension kitsch de cet opus. Soulignons également l’étonnant Blue Would Still Be Blue, performance vocale de Fyfe accompagnée de seulement quatre notes de synthétiseur et de chants d’oiseaux. Et si sa voix déraille moins que dans l’EP, c’est son piano qui est désaccordé (Little Bear).

Nos palmipèdes préférés confirment largement leurs talents musicaux, vocaux et humoristiques, rendant à la pop toutes ses lettres de noblesse. A écouter avec un bon thé à la main, un chat sur les genoux, en regardant la ville à travers les carreaux, pour mettre un peu de fantaisie dans cet automne grincheux…

Chroniqué par Strangeflower
le 03/10/2006

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