Enregistré en 2000 et publié en mémoire du batteur
John Stevens,
The Blessing Light voit
Frode Gjerstad mener en trio une improvisation dévorante, et toujours inassouvie.
Après avoir repéré quelles étaient les limites de sa clarinette basse,
Gjerstad décline l’offre du contrebassiste
Oyvind Storsund qui, insistant, répétant à l’envi quelques pizzicatos, aimerait engager sans attendre le débat dans la houle. En silence, il laisse plutôt la section rythmique construire un schéma dense, sur lequel il viendra bientôt déposer à l’alto des phrases tempétueuses scellant la fougue dominante.
Passé à l’archet,
Storsund ouvre la deuxième partie de l’enregistrement, sur fonds de coups légers portés par
Paal Nilsen-Love sur sa batterie. Au saxophone,
Gjerstad adaptera ses interventions rédhibitoires à un développement par à-coups suggéré par ses partenaires.
Pour servir, enfin, des intentions plus déconstruites. Alternant entre clarinette et saxophone, le leader répond aux pizzicatos espacés ou frénétiquement lâchés par paquets, et engage bientôt
Nilsen-Love à rompre tout barrage, pour conclure au son d’un free jazz insatiable et endurant. A la hauteur, donc, de l’hommage qu’il tenait à rendre.
Chroniqué par
Grisli
le 25/09/2006
A lire également sur dMute : | |
|
|
|
|
|
|
Antiphonic
(2006)
Utech Records
Musiques improvisées / Jazz rock |
|
|
|
|
Ultima
(1999)
Cadence Jazz Records
Jazz |
|
|