En 1976,
Günther Rabl se cantonnait aux possibilités de sa contrebasse et de percussions, en solo ou aux côtés des musiciens
Xavier Breton et
Renate Porstendorfer.
Elaborée en trio,
Eingtlich Soitma part sur un gimmick de contrebasse, renforcé bientôt par les trouvailles de
Breton (au sanza) et de
Porstendorfer (usant, elle, d’objets du quotidien), pour instituer un climat proche de celui que
John Lurie peindra plus tard sur
African Swim. Plus loin,
Rabl et
Porstendorfer emmêlent les phrases d’un grand archet compulsif aux inserts de voix trafiquées d’un prêcheur convaincu (
Funny B.A.).
Seul, le contrebassiste opte pour l’overdub, dans le but de mieux défendre une pièce répétitive et dissonante (
Zum Henker), une impression orientale plus mélodique (
Syntax der Seefahrer), ou une composition qui pourrait être celle d’un
Morricone ayant versé dans l’expérimental (
Polka für Unpaarhufer), avant de donner à entendre, pour conclure, une symphonie pour deux contrebasses échafaudée selon le bon vouloir de changements de tons et de digressions grinçantes (
Sinfonie für Zwei Bässe).
Plus facile d’accès que le premier volume des œuvres complètes de
Rabl,
Werke 2 informe sur les intentions acoustiques du musicien, gérées aux côtés de tentations électroniques alambiquées, et donc beaucoup plus expérimentales.
Chroniqué par
Grisli
le 07/09/2006