Enregistré le 8 novembre 1981 à Fribourg,
The Eighth présente un
Cecil Taylor Unit supérieur - quartet comprenant
Jimmy Lyons (saxophone alto),
William Parker (contrebasse) et
Rashid Bakr (batterie), dont le savoir-faire imposera toujours toute réédition.
D’abord invocation mêlée aux attaques percussives raisonnées,
Calling It The 8th - découpé ici en trois parties – se met en place sûrement,
Lyons et
Taylor tissant un curieux contrepoint avant de profiter ensemble des permissions distribuées par le free à la source qu’a toujours défendu le pianiste. Fiévreux, lui plaque ses accords ou déploie des arpèges emphatiques jusqu’à l’étourdissement.
Au plus haut, le duo
Taylor /
Lyons choisit l’éclipse et offre toute la place à la section rythmique. Une voix filtre, à nouveau, avant la nouvelle salve décidée par l’entier quartette. Sarcastique,
Bakr peut bien rappeler au temps, la machine, lancée, décide d’elle-même, impose son free acharné, qui s’emparera de la même manière, si ce n’est plus rapidement encore, de
Calling It The 9th.
Roulant mais aussi plus instable, le morceau permet au saxophoniste de distribuer les plaintes d’une sirène compulsive au beau milieu de la progression torrentielle de
Taylor. Annoncée, la frénésie est à son paroxysme, et comble les impasses de clusters sans appel. Qui closent 70 minutes de session rageuse et implacable.
Chroniqué par
Grisli
le 29/08/2006