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Guillemots

: From the Cliffs



sortie : 2006
label : Fantastic Plastic
style : Pop

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Tracklist :
01/ Sake
02/ Trains to Brazil
03/ Made Up Lovesong #43
04/ Over the Stairs
05/ Who Let’s the Lights off, Baby?
06/ Cats Eyes
07/ Go Away
08/ MY CHOSEN One
09/ Trains to Brazil

Guillemots : hormis le nom d’un oiseau trop souvent confondu avec le pingouin, personne n’avait jamais rien entendu sous ce nom…

L’album commence par une intro de 40 secondes (Sake) de Fyfe Dangerfield seul au piano, apathique, chantonnant quatre vers de mauvaise facture... qui se révèle n’être qu’un pied de nez espiègle pour mieux nous réveiller. En effet, dès Trains to Brazil (dont l’album comporte le clip), on reconnaît tout le talent de ce quatuor éclectique composé d’une contrebassiste canadienne (Aristazabal Hawkes), d’un batteur écossais (Greig Stewart), sans oublier le guitariste brésilien (MC Lord Magrao). Fyfe Dangerfield - c’est son vrai patronyme -, tout droit échappé de Peter Pan, pose au dos de l’album avec son chapeau de corsaire, de vieilles chaussures aux semelles décollées et une bouilloire, et nous emmène visiter son petit monde ("Somebody told me there’s another tale/But together we go somewhere/Somewhere over the stairs") peuplé de sirènes (Cats Eyes), ou évoquant ses chagrins d’amours (Made Up Lovesong #43).

Mais ce qui rend vraiment magistrale la musique des Guillemots, c’est leur maîtrise des multiples possibilités de leurs instruments. Calmes en début et fin d’album (Sake, MY CHOSEN One), ils savent se faire agressifs et mélodieusement cacophoniques par petites touches. On obtient des morceaux courageux de sept à neuf minutes (Over the Stairs, Cats Eyes, Go Away) qui mixent habilement passages instrumentaux, voix douces ou hurlantes et ruptures de rythmes. L’intervention ponctuelle des cuivres (dans Go Away notamment) agit comme des rappels au monde du jazz, renforçant un aspect expérimental.

Après l’excellent Trains to Brazil pop acidulée, l’un des meilleurs morceaux est sûrement Over the Stairs. On savoure trois minutes de ballade et soudain un dérapage musical survient pendant trente secondes : la voix se fait très aiguë et déraille, accompagnée par une flûte et un piano qui s’emballent. La ballade reprend un peu plus agitée, entrecoupée de sursauts vocaux, et dans la dernière minute, Fyfe est parvenu à nous mener dans un monde aquatique où les voix se sont muées en chants de baleines…

Durant ce court bijou de quarante minutes, tout comme Fyfe se tient à la croisée des chemins (à gauche sa maison, et son terrain de jeux ; à droite des questions existentielles à résoudre comme "Qui vais-je devenir ?"), on passe par tous les états et genres musicaux, et l’on aimerait rester encore avec eux jouer avec des dinosaures et manger des doughnuts.

I Hear the Sound est gravé sur le CD. Si seulement Disney pouvait remplacer ses mélodies pâteuses par ces pépites pop-rock-jazz d’un groupe prometteur à l’âme d’enfant ! Jamais mélos, jamais prévisibles, simplement doués, les Guillemots sont peut-être de futurs empereurs dans leur domaine, certainement pas des manchots : "Best things come from nowhere/I love you I don’t think you care".

Chroniqué par Strangeflower
le 22/07/2006

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