Hambourg, 12 novembre 1981. Neuf musiciens réunis sous la houlette de
Peter Brötzmann, qui n'en finit plus de monter des ensembles bruyants et éclairés. Cette fois, le saxophoniste place la soirée sous le thème de l'alerte nucléaire. Quatre pièces au programme, trois à l'arrivée. Interrompu, le concert, pour cause de véritable alerte à la bombe.
Au son de sirènes longues, le groupe entame la première partie d'
Alarm. Dissonantes, elles ne cesseront d'insinuer au morceau l'intention décidée des interventions : charges forcenées de l'ensemble, accents décisifs du piano d'
Alexander Von Schlippenbach, endurance implacable du batteur
Louis Moholo, et suraigus, enfin, des saxophones de
Frank Wright,
Willem Breuker et du leader.
Les trombones d'
Hannes Baueur et
Alan Tomlinson, associés à la trompette de
Toshinori Kondo, pourront ensuite donner à
Alarm, part 2 des airs de fanfare décadente. Les saxophones répondent ensuite sèchement aux trombones, avant de s'entendre sur l'interprétation d'une sorte de folklore perdu, lâché bientôt pour une conclusion réglée par un amas de bourdons graves.
Ecrit par
Wright,
Jerry Sacem préfère défendre un bop virant au Rhythm & Blues. La voix entonne un chant de motivation, d'une durée d'un peu plus de trois minutes trente. La représentation, qui devra faire l'impasse sur un titre de
Breuker également au programme, aura eu le temps de se montrer décisive. Son enregistrement en fait même un des meilleurs disques de
Peter Brötzmann.
Chroniqué par
Grisli
le 09/07/2006