L’été frappe à la porte et avec lui la musique de
Nomo et sa vitalité. Lointain cousin funk de
Jaga Jazzist,
Nomo est aussi comme un envers méridional du groupe norvégien : l’intellectualité laisse la place à la sensualité, au désir qui flotte dans l’air comme un parfum de fleur. Les circonstances climatiques (et, pourquoi pas, hormonales) actuelles vous enjoignent donc de jeter une oreille attentive à
New Tones.
Comme il y a du
Jaga Jazzist chez
Nomo, il y a du
The Go! Team dedans, sans le côté enfantin et naïf (cette faiblesse d’écriture qui en gâte l’écoute et l’énergie dégagée) qui peut rebuter chez la
Go! Team. A chaque fois, un personnel de multi-instrumentistes impressionnant, une même volonté d’écrire des pièces orchestrales, rock et progressives à la fois, en les chapeautant d’une production à toute épreuve. C’est toujours là aussi, que le bât blesse. Car la production ne remplace pas l’écriture, même si elle la détermine : c’est la faiblesse de
The Go! Team, c’est aussi, dans une moindre mesure, celle de
Nomo, qui livre, malgré le traitement sonore intéressant, une écriture funk ludique mais qui prête encore allégeance aux canons du genre (ils sont recommandables, c’est vrai, et le funk n’a à se prévaloir que de son énergie – pas de son intelligence – mais tout de même). A des pièces comme
Nu Tones ou
One to One, succèdent des titres comme
Hand and Mouth ou
Divisions qui ne tirent pas l’ensemble vers le haut.
Quoi qu’il en soit,
New Tones est un album qui remplit sa mission ludique en lui additionnant une petite plus-value de complexité dans la production, un travail des surfaces. Ce n’était pas nécessaire en soi, mais puisque c’est fait, on aurait aimé que le travail en question soit poussé plus avant, que l’atout
funk surproduit et retraité soit joué jusqu’au bout pour être complètement efficace. Qualité de l’album mise à part,
Nomo a manqué quelque chose : espérons qu’il s’engage avec plus d’audace dans la voie qui est la sienne pour le prochain album.
Chroniqué par
Mathias
le 11/06/2006