Enregistré en 1997,
Sonomondo révèle un univers sophistiqué de cordes : celles de la contrebasse de
Mark Dresser et du violoncelle de
Frances-Marie Uitti.
Traçant sur
Sonomondo des parallèles déviantes, les instruments imposent un environnement sombre au gré du va-et-vient de trois archets (
Uitti tirant profit d’une méthode de jeu à deux archets). Oeuvrant ensemble à la progression baroque, tourmentée et, au final, grandiloquente qu’est
Montebell, le duo peut aussi préférer la confrontation fructueuse : le temps de
Grati, où la lutte vire à l’assaut polyphonique, ou d’
Arcahuis, sur lequel
Uitti et
Dresser malmènent leurs micros.
Au nombre des expérimentations légères, les cordes vibrantes et les grincements aigus de
La finestra, les tentations concrètes et angoissées de
Sotto. Bulles empiriques nichées au creux de pièces atmosphériques mouvantes et délicates, chaleureuses malgré l’allégeance faite aux ombres.
Aperçu auparavant aux côtés de
Fred Frith ou
Oliver Lake,
Mark Dresser a su prouver avec
Sonomondo la légitimité d’un retour à des préoccupations individuelles. Qui auront trouvé en
Frances-Marie Uitti une alliée de choix, bientôt transformée en égal subtil.
Chroniqué par
Grisli
le 01/06/2006