Vous ne connaissez pas encore
Spank Rock? Et bien vous devriez ! Naeem Juwan (aka
MC Spank Rock) et son compère producteur Alex Epton (alias
XXXchange), tous deux amis de
Diplo, risquent de faire beaucoup parler d’eux dans les semaines et les mois à venir. Signé sur
Big Dada, le duo sort son premier LP
YoYoYoYoYo après un 12inch intitulé
Put That Pussy On Me et un mix CD (
This is Spank Rock), eux aussi sortis sur le label de Will Ashon et laissant présager du meilleur pour la suite.
Comment définir leur style? Naeem a une voix légèrement nasillarde qui fait souvent penser à
Q-Tip. Son flow est excellent. Il le maîtrise parfaitement et le module au gré des instrus sur lesquelles il se doit de poser et qui ont le mérite d’être originales. Elles confèrent au groupe une identité propre avec des beats funkys souvent teintés d’electro. La production jouit de plus, d’une grande cohésion. Chaque morceau possède ses spécificités mais s’inscrit dans un tout assez homogène, caractéristique qui fait souvent la différence entre un grand album et un "bon album mais sans plus".
Le tout commence par un
Backyard Betty que d’aucuns auront déjà pu entendre sur l’EP éponyme. Un morceau de fort bonne facture qui offre un contraste entre de grosses basses, une ligne de percussions peu habituelles et une petite mélodie assez originale qui fleure le 8-bit à plein nez. Tout cela pour narrer l’histoire d’un "ass-shaking competition champ". S’ensuit un
What It Look Like que
Timbaland aurait sûrement bien voulu produire pour
Missy Elliott… trop tard !
IMC propose une mélodie souvent basique sans pour autant se répéter. Les séquences se suivent : basses par moment beaucoup plus présentes qu’à d’autres, passages où les percus deviennent plus chaotiques. A nouveau, le flow de Naeem fait mouche et s’appuie de manière parfaite sur les productions originales d’
XXXchange. Vient ensuite un
Rick Rubin que l’on pourrait qualifier de "new crunk" et qui remplacera avantageusement les pitreries d’un
Lil'Jon sur les dancefloors.
Le reste de l’album, comme annoncé plus haut, est lui aussi d’excellente facture. Sans vous gâcher le plaisir de la découverte, disons seulement que si certains morceaux (comme
Far Left) ont un parfum électronique fortement prononcé, d’autres comme
Sweet Talk et
Coke & Wet laissent une plus grande place au funk, comme pour ne pas renier les origines du mouvement hip hop. Le tout parvient à conserver une homogénéité remarquable et à enchanter l’auditeur durant presque 42 minutes… et cette courte durée est bien le seul réel reproche que l’on puisse faire à cet opus. Si vous ne l’aviez pas encore compris, ruez vous sur cet album, vous ne serez pas déçus!
Chroniqué par
Karlito
le 22/04/2006